Tout juste nommée au ministère de l’Éducation nationale en remplacement d’Amélie Oudéa-Castéra, Nicole Belloubet a reçu lundi 12 janvier le SNICS-FSU, qui représente les infirmiers scolaires. Lors de cette rencontre en bilatéral, l’organisation syndicale a d’abord pu obtenir confirmation de la revalorisation des salaires annoncée par le Premier ministre Gabriel Attal lors de son discours de politique générale. Il avait alors fixé cette augmentation à 200 euros par mois. « Elle sera bien indiciaire », explique Saphia Guereschi, la secrétaire générale du syndicat. « C’est quelque chose que défendait déjà Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale » mais qui ne recevait alors pas un arbitrage favorable de la part de Matignon. La nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre a donc changé la donne.
En revanche, d’élargissement du complément de traitement indiciaire (CTI, soit le complément de salaire de 183 euros mensuels accordé dans le cadre du Ségur de la santé) à la profession, il n’est pour l’instant pas question. Car le dispositif serait en cours de réévaluation. Dans ce contexte, impossible de rouvrir les discussions sur l’éligibilité des infirmiers scolaires au versement de ce complément.
Masterisation, spécialité...les revendications pour faire évoluer la profession
Outre les revendications liées aux rémunérations, le SNICS-FSU a pu porter à l’attention de la ministre de l’Éducation nationale un certain nombre de points essentiels pour l’évolution de la profession. À commencer par la refonte de la formation. Il faut dire que le calendrier s’y prête : les discussions doivent s’inscrire dans le cadre des travaux, plus larges, qui se tiennent sur la refonte du métier socle. « On demande à ce que s’enclenche un travail sérieux interministériel entre les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Santé pour repenser la formation des infirmières de l’Éducation nationale et aboutir à une véritable formation statutaire et diplômante », indique Saphia Guereschi. Cette demande est assortie d’une autre revendication, à savoir reconnaître la profession comme une spécialité infirmière à part entière. Jusque-là, relate la secrétaire générale du SNICS-FSU, le ministère de la Santé a refusé toute évolution en ce sens, malgré le soutien qu'y ont accordé les différents ministres de l’Éducation nationale d’Emmanuel Macron. « Le ministère de la Santé voulait limiter les spécialités infirmières », avance-t-elle. Un positionnement qui pourrait, là encore, changer avec l’arrivée de Gabriel Attal à Matignon, espère-t-elle.
Enfin, le SNICS-FSU entend faire avancer une véritable prise en compte de son inscription en catégorie A, qui date de 2012. Actuellement, « nous sommes plutôt sur un petit A, voire un A- », constate Saphia Guereschi, qui cite : des indemnités de fonction de catégorie B, des retards de carrière, une « structuration de notre corps et un taux de promotion qui sont plus bas que ceux d’autres corps de la fonction publique d’État, voire de l’Éducation nationale ». « Si on se compare à nos homologues de la fonction publique hospitalière, on accumule encore un retard conséquent. »
Des groupes de travail très attendus par la profession
Lors de sa rencontre avec Nicole Belloubet, le syndicat a demandé que l’ensemble de ces points soient abordés dans des groupes de travail, déjà ouverts par Gabriel Attal lors de son passage éclair à l’Éducation nationale. « Nous voulons des arbitrages politiques sur ce qui va être discuté dans le cadre de ces groupes de travail. Nous voulons absolument des mises au point et des évaluations sur des points identifiés de faiblesse de gestion de notre corps », résume Saphia Guereschi. Une nouvelle rencontre avec Nicole Belloubet doit avoir lieu dans les prochaines semaines pour faire avancer les différents sujets. « Le sentiment au sein du syndicat, c’est que Nicole Belloubet a repris la ligne des précédents ministres de l’Éducation nationale Pap Ndiaye et de Gabriel Attal. C’est-à-dire qu’elle n’est pas en confrontation avec les personnels, mais au contraire dans une volonté de construire quelque chose ensemble. Mais après il faut voir parce que, jusque-là, la marge de manœuvre des ministres de l’Éducation nationale était assez fermée. »
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