ÉTUDES INFIRMIÈRES

Stages : comment bien s’y préparer ? 

Publié le 08/01/2024

Les stages peuvent parfois être très intenses et bousculer la vie de l’étudiant. Alors comment faire pour que cela se passe le mieux possible ? Voici quelques pistes et conseils à suivre. 

soignants, hôpital, couloir

« Sur les trois années de formation à l’IFSI, les durées de stage varient d’un semestre à l’autre », explique Chann Philippe, étudiante en 3e année à l’IFSI Guillaume Régnier de Rennes et secrétaire générale en charge des relations presse à la FNESI. De fait, les 3 années de formation sont divisées en 6 semestres. 
-    Semestre 1, l’étudiant doit passer 5 semaines en stage. 
-    Semestre 2, il a 2 fois 5 semaines de stage à effectuer.
-    Semestre 3, ce sont 10 semaines de stage.
-    Semestre 4, ce sont 7 puis 3 semaines de stage.
-    Semestre 5, ce sont 10 semaines.
-    Semestre 6, ce sont 15 semaines, souvent scindées en 7 et 8 semaines. 

Qui choisit le stage ?

Les IFSI ont souvent des conventions avec les établissements, alors tout dépend des types de terrains de stage disponibles. Le plus souvent, l’équipe de formateurs et la direction se réunissent pour répartir les étudiants dans les différents terrains de stage.
Si lors de la première année, un étudiant ne découvre que des structures psychiatriques ou des Ehpad, l’équipe fait en sorte qu’en deuxième année, il soit orienté vers des soins techniques. « En première année, dans ma promotion, certains étudiants sont partis directement en neurochirurgie. Or ce sont des services qui nécessitent des acquis théoriques, qui ne sont pas nécessairement assimilés en première année, note Chann Philippe. Il faut donc s'y former par soi-même tant bien que mal. D’autres étudiants ont démarré par un stage en psychiatrie : certains s’en sont vus très satisfaits car cela correspondait à leur projet professionnel. Pour d’autres, cela a été plus délicat de commencer par de tels services. »

En première année, je conseille le plus possible d’assister à des actes techniques tels que les glycémies, les prises de sang, les poses de perfusion

Lorsque les IFSI manquent de terrains de stage - et c’est malheureusement une problématique assez fréquente quand il y a beaucoup d’IFSI dans une même région - il peut arriver que les formateurs incitent les étudiants à trouver leurs stages par eux-mêmes. « Cela m'est arrivé à l’IFSI de Rennes car il manquait des terrains de stage pour le semestre 5, poursuit Chann Philippe. Les responsables nous ont donc encouragés, si l’on était intéressé par le secteur, à chercher un stage en libéral. Certains étudiants ont même été contraints de réaliser leur stage dans une autre région, ce qui ne simplifie pas la question du logement. »

L’enjeu du premier stage

La première année d’IFSI est orientée vers les compétences d’aide-soignant, à ce qui touche à l’hygiène, aux toilettes, etc. Ce sont donc des aspects clés à découvrir en stage. A cela Chann Philippe ajoute : « En première année, je conseille le plus possible d’assister à des actes techniques tels que les glycémies, les prises de sang, les poses de perfusion. La pharmacologie est importante aussi afin de ne pas prendre de retard. »  La pharmacologie représente, en effet, une UE très intense. Il est évident qu’il faut savoir pourquoi l’on administre tel ou tel médicament à un patient. Le stage est un moment idéal pour poser des questions relatives aux médicaments.

Préparer et réviser son stage, c’est aussi réviser ses cours

Bilan de stage 

A l’issue du stage, il n’y a pas de rapport à produire. En revanche, un bilan mi-parcours et de fin stage est fait avec le tuteur du stagiaire. A mi-parcours, une personne de l'IFSI affiliée au stage est également supposée venir voir l’étudiant pour faire le point. 

Se préparer au stage

Appeler le lieu de stage en amont peut être rassurant pour l’étudiant. Ce coup de fil est d’ailleurs obligatoire. Ceci afin de se présenter, de repréciser la date de début de stage et de poser des questions visant à recueillir un maximum d’informations. « On peut questionner sur des aspects à priori basiques mais qui peuvent rassurer : y a-t-il besoin d'un cadenas pour le vestiaire, y a-t-il un micro-ondes pour réchauffer sa nourriture, etc., souligne Chann Philippe. Moins basiques, il est important de s’intéresser aux pathologies que l’on est susceptible de rencontrer et, sur cette base, de faire des recherches, de reprendre les cours théoriques pour remobiliser ses connaissances et ne pas se mettre en difficulté les premiers jours de stage. Préparer et réviser son stage, c’est aussi réviser ses cours. »

Lorsque l’IFSI prépare au stage

« Le fonctionnement de mon IFSI est très bien pour cela, relève Chann Philippe. Ils nous imposent 4 heures de cours pendant lesquelles on travaille sur nos stages. On définit nos objectifs par rapport à ce que l’on va rencontrer, ce que l’on veut améliorer d’un point de vue pratique, comment on souhaite monter en compétences, etc. Au cours de ces 4 heures, un formateur nous épaule et répond à nos questions. » 

Adopter la bonne attitude

La prise d’initiative est souvent très appréciée par l’équipe qui accueille le stagiaire. 
La meilleure attitude est de vouloir apprendre, de poser des questions, de jongler entre la place de l’étudiant et celle du professionnel, tout en essayant de s'intégrer. « La posture professionnelle est bien sûr plus facile à adopter quand on est en troisième année d’IFSI. Il ne nous reste finalement que quelques mois de formation avant d’être les collègues des personnes que l’on rencontre en stage, observe Chann Philippe. En première année, il est plus délicat de trouver sa place. »

En cas de difficulté, que faire ?

« La posture étudiante est assez compliquée en stage parce que la bienveillance de la part des professionnels de santé n’est malheureusement pas systématique, regrette Chann Philippe. Dès que l’on rencontre une problématique, le mieux est de communiquer.
Il est obligatoire d'avoir un(e) infirmier(ière), tuteur ou une tutrice de stage, qui est une personne ressource et de confiance pour l'étudiant. « En principe, cette personne est censée être formée à cela. Ce n’est toutefois pas le cas partout, enchaîne Chann Philippe. Si jamais la relation avec le tuteur était mauvaise, je conseille à l’étudiant de se tourner vers une autre personne ressource dans l'équipe professionnelle du lieu de stage. Et en cas de maltraitance ou de harcèlement, de s’adresser directement à son IFSI. » Dans la foulée, le référent pédagogique prend rendez-vous avec le tuteur ou le cadre de santé du service et se rend sur le lieu du stage. De nombreux étudiants qui  subissent des maltraitances n'osent pas forcément en parler. Ils ont honte, se disent qu’ils ont un problème ou alors banalisent les choses. Or, il vaut mieux que l'étudiant informe d’éventuels problèmes pendant le stage, plutôt que ce soit le tuteur de stage qui fasse un rapport à l’IFSI qui accable l'étudiant. 

Lieux de stage

Au cours des 3 ans que dure la formation, l’étudiant doit obligatoirement avoir été immergé dans les 4 secteurs suivants: 
- les soins de courte durée qui correspondent à l’hôpital et à ce qui a trait à la médecine et à la chirurgie
- les services psychiatriques 
- les soins de longue durée qui sont considérés comme des lieux de vie (soins de réadaptation, Ehpad).
- les soins individuels ou collectifs (crèches, écoles, lycées, etc.) 

Stage et projet professionnel

Si le projet professionnel est clair, l’étudiant peut essayer de réaliser ses stages dans les services qui s’en rapprochent le plus. Si cela ne fonctionne pas, il peut contacter directement des infirmiers ou infirmières de ces services ou échanger avec des stagiaires qui ont pu aller dans ces services. Ceci permet d’en savoir plus sur ce qu’ils y ont appris. 

Quid de la rémunération ?

Les stages sont rémunérés. En première année, l’étudiant perçoit 36 euros par semaine de stage, en 2e année, 46 euros et en 3e année, 60 euros. Le reste de l’année correspondant aux périodes de cours n’est pas rémunéré.  

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Elise Kuntzelmann

Source : infirmiers.com