Le débat ne date pas d’hier mais il divise toujours autant. Faut-il fermer les petites maternités et les regrouper avec les plus importantes ou les maintenir ouvertes, au risque de mettre en danger les femmes et les enfants, faute de moyens adéquats ? Un nouveau rapport adressé à l’Académie de médecine, et dont les conclusions ont été dévoilées dans Le Parisien, vient donner un coup de pied dans la fourmilière. Car pour lui, le constat est sans appel : il serait nécessaire de réduire de 20% le nombre de maternités présentes sur le territoire français.
80% des services en "tension démographique sévère"
Les auteurs du rapport, rédigé sous la houlette du gynécologue Yves Ville, chef du service d'obstétrique de l'hôpital Necker à Paris, estiment ainsi qu’ « une politique adaptée en matière de périnatalité devrait s’appuyer sur une réduction accrue du nombre de maternité ». Les structures visées sont celles qui pratiquent moins de 1 000 accouchements par an, dont il serait « illusoire » de maintenir l’activité. En cause, comme partout ailleurs, le manque d’effectifs soignants suffisants. « Plus de 80% » des services en-dessous du seuil de ces 1 000 accouchements sont ainsi « en tension démographique sévère ». Cette pénurie de personnel est déjà à l’origine de la baisse continue du nombre de maternités, tombé à 471 fin 2021.
111 services concernés
Dans ce processus de regroupement avec les grosses maternités, 111 implantations seraient ainsi supprimées sur les 452 sites présents en métropole ; « un examen particulier » est prévu pour la vingtaine de structures en outre-mer. De quoi dégrader l’accès aux soins sur les territoires. La part des femmes enceintes résidant à moins d’une demi-heure de la maternité passerait à 89%, soit un recul de 5 points. Pour autant, l’effet serait limité aux zones montagneuses, « difficiles d’accès et à faible densité de population », épargnant les grandes métropoles et leurs environs. « Seules de grandes structures seront à même de proposer une offre et une qualité de soins exigées par les usagers comme par les professionnels », prévient toutefois le rapport. Il appelle à « renforcer les moyens humains » des services de maternité afin qu’ils ne soient plus « caricaturés comme des "usines à bébés" ». Le document doit faire prochainement l’objet d’un vote en séance plénière au sein de l’Académie de médecine.
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