En période de canicule, il y a les patients qui affluent ; et il y a les professionnels de santé qui les prennent en charge, eux-mêmes soumis à des conditions de travail rendues plus difficiles par les fortes chaleurs. À Bordeaux, le service d’hospitalisation de jour en pédiatrie du CHU est ainsi confronté à des températures « très élevées », a reconnu l’établissement, ce mardi 22 août, alors qu'il a activé son « plan canicule ».
Selon le syndicat Sud Santé Sociaux, qui a déposé un signalement auprès de la direction, l’une des vingt chambres d’hospitalisation de l’hôpital Pellegrin, où se déroulent des consultations, affichait le lundi après-midi une température de 44 degrés. Un chiffre que conteste la direction. Si elle reconnaît que l’hôpital de jour pédiatrique affronte des températures « très élevées », les 44 degrés auraient été relevés, non pas dans le service même, « mais sur une passerelle vitrée reliant deux bâtiments ».
Un dur impact sur les professionnels et les patients
Pour autant, « il y a beaucoup de problèmes avec l’isolation et les moyens de refroidir les pièces », a témoigné Agnès Marquet, représentante syndicale Sud, auprès de l’AFP. « C'est à chaque épisode de canicule, on a beau relancer la direction pour demander des climatisations fixes, c'est la même chose tous les ans. Le problème c'est que ça aggrave la prise en charge du malade, qui doit déjà subir sa maladie et en plus les fortes chaleurs », a-t-elle déploré. La direction de l’établissement, de son côté, a indiqué qu’aucun malaise de patient n’avait été imputé à une situation d’hyperthermie au sein du service concerné. Les « dispositifs nécessaires à la gestion de la canicule » ont été mis en place, avec des moyens complémentaires (climatiseurs mobiles, ventilateurs, fontaines à eau), a-t-elle ajouté. Et d’ajouter que le nombre d’espaces climatisés présents sur les différents sites du CHU a augmenté ces dernières années.
« C'est bien beau de faire des plans canicule mais nous ce qu'on demande, ce sont des solutions pérennes pour des situations qu'on risque d'avoir de plus en plus avec le réchauffement climatique », a répondu Agnès Marquet, avec des personnels en souffrance. « On fait avec, on essaie de s'aérer et de temps en temps de sortir de ce four, mais ça veut dire qu'on laisse les patients dans le four. »
Le sud de la France particulièrement touché
De manière générale, c’est tout le territoire qui souffre d’une vague de chaleur tardive. Selon Météo France, lundi 21 août a été la journée la plus chaude jamais enregistrée après un 15 août. Dans le sud de la France, 4 départements (Ardèche, la Drôme, la Haute-Loire et le Rhône) étaient déjà en vigilance rouge mardi, et ont été rejoints ce mercredi par 15 autres (Ain, Loire, Isère, Lozère, Gard, Vaucluse, Hérault, Aveyron, Tarn, Tarn-et-Garonne, Aude, Lot, Lot-et-Garonne, Haute-Garonne et Gers.)
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