Les chercheurs ont comparé les années de vie en bonne santé perdues pour les 20 principales causes de maladie ou de décès prématuré chez les femmes et les hommes âgés de plus de 10 ans au niveau mondial et dans sept régions du monde, entre 1990 et 2021. Globalement, la perte «apparaît plus importante chez les hommes, notamment en raison des décès prématurés, mais les femmes, bien qu'elles aient tendance à vivre plus longtemps, souffrent davantage de maladies au cours de leur vie», résument-ils à l'issue de leur modélisation, qui exploite les données 2021 du «Global burden disease».
Les hommes davantage touchés par les morts prématurées
Globalement, les hommes ont été plus touchés en 2021 par des problèmes entraînant des morts prématurées, comme le Covid, les accidents de la route, les maladies cardiovasculaires, respiratoires ou du foie, les femmes par des troubles musculo-squelettiques, mentaux, ou neurodégénératifs, selon l'étude. Tout au long de leur existence, les femmes connaissent des niveaux de maladie et d'invalidité plus élevés que les hommes car elles vivent généralement plus longtemps. Ces 30 dernières années, les écarts femmes-hommes face à l'impact de ces 20 pathologies sont restés globalement stables, mais se sont parfois accrus, comme pour le diabète, qui affecte encore plus les hommes qu'auparavant, selon l'étude. Sur cette même période, les altérations dues aux troubles dépressifs, à l'anxiété et à certains troubles musculo-squelettiques affectant les femmes ont beaucoup augmenté globalement.
Les différences se creusent dès l'adolescence
Autre enseignement : les différences de santé femmes-hommes émergent dès l'adolescence. «Le défi désormais est de concevoir, mettre en œuvre et évaluer des méthodes de prévention et de traitement des principales causes de morbidité et de mortalité prématurée qui tiennent compte du sexe et du genre, dès le plus jeune âge et au sein de populations diverses», selon la principale autrice, Luisa Sorio Flor, de l'université de Washington, citée dans un communiqué.
L'étude comporte toutefois plusieurs limites, reconnaissent ses auteurs, évoquant notamment la quantité et la qualité de certaines données ou des biais systémiques dans les données épidémiologiques. Comme l'objectif était de faciliter des comparaisons, les chercheurs ont aussi exclu des pathologies spécifiques aux femmes et aux hommes, comme les maladies gynécologiques et les cancers de la prostate.
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