Cédric Havard, Président de l’ANISP lors de cette 8ème édition des Journées nationales des infirmiers de sapeurs-pompiers (JNISP), les 9 et 10 novembre 2012 : « placées sous le soleil du Nord, cette édition restera gravée dans notre jeune histoire. En effet, ces deux journées furent riches en échanges, en convivialité et les temps forts n’ont pas manqué ». L’ANISP, partenaire d’Infirmiers.com, partage avec la communauté quelques moments forts. Qu’il en soit remercié.
Cette année les 8e Journées Nationales de l’ANISP ont été dévorées à la sauce lilloise. « À déguster sans modération ! », « les JNISP 2012, un cru d'exception ! » Voici quelques commentaires que l'on pouvait lire sur les enquêtes de satisfaction. Tels de grands chefs étoilés les différents conférenciers se sont succédés devant un auditorium de plus de 450 gourmets. À la carte, en entrée une session « ISP et Europe » qui a su mettre l’eau à la bouche de l’ensemble des convives. Tour à tour des conférenciers belges et suisses nous ont dévoilé les différentes recettes de leur pays quant à la régulation d’un centre 100, la mise en place du projet PIT, la formation SIAMU ou encore la gestion d’un polytraumatisé par un héliSMUR. Était servi ensuite un assortiment de conférences sur la santé au travail permettant de mettre en évidence les perspectives et évolutions de la santé au travail. L’entretien infirmier de santé au travail et la formation spécifique, à savoir la licence ingénierie santé au travail mention santé publique y était largement abordés par des personnels spécialisés. Le carrefour des techniques dévoilant des thématiques sur l’utilisation à destination des ISP, l’emploi du fastrach® dans le cadre de la réponse adaptée et les perspectives d’avenir dans le cadre de la RCP médicalisée comme le contrôle ciblée de la température ont clos cette première journée de dégustation.
La parole du président de l’ANISP
Cédric Havard, président de l’ANISP a évoqué les attentes des ISP : « Les ISP refusent un dictat de la part des SAMU. Ils appartiennent au monde de la Sécurité Civile et de la Sécurité Intérieure au sein des SDIS dans le cadre de leur mission de secours d’urgence, compétence régalienne issue de la police administrative des maires et des préfets. Ils participent certes à l’aide médicale urgente, mais bien dans le cadre d‘une compétence partagée dont le niveau de répartition a été défini par un référentiel trop souvent bafoué ou non appliqué, bien loin des résultats d’autosatisfaction des enquêtes infosdis. Le quotidien de milliers de nos collègues le prouve chaque jour malheureusement. Les ARS nient l’existence des SDIS et de leur 3SM. C’est insupportable pour nous tous, acteurs de la permanence territoriale du secours et soins d’urgence à 3h00 du matin à 40km d’un SMUR ! »
Les intervenants suisses déjà présents à Toulouse en 2010, ont une fois de plus enchanté l’assemblée tant avec leur accent qu’avec une présentation pleine d’humour mais au combien captivante. En effet malgré ses 41000 km2, la Suisse reste l’un des pays qui dispose d’une flotte de sauvetage héliporté des plus importantes. Pays doté de beaucoup de relief avec des temps d’accès sur des structures hospitalières augmentés par voies terrestres, l’objectif des hélicoptères de sauvetage helvètes est d’amener les patients vers les hôpitaux adaptés aux lésions constatées.
Un exposé sur une situation critique rencontrée par notre collègue a permis de convaincre, s’il fallait encore le faire, les professionnels présents sur la nécessité d’anticiper les renforts médicaux et les temps d’évacuation
Un amphithéâtre quasi comble…
La deuxième journée était centrée autour de deux mets : l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) et les brûlures. La session sur les EPP a permis de faire découvrir aux infirmiers SP présents la nécessité d’intégrer cette démarche au plus tôt pour notre corporation. Concocté de main de maîtres par des infirmiers et des cadres de santé et modéré par un cadre de pôle, les différents ingrédients concernant cette recette nous ont été dévoilés au fur et à mesure de la matinée : qu’est ce qu’une EPP ? Quel rapport avec le monde SP ? La place des TAT dans l’EPP. Sans oublier des exemples concrets comme EPP et hygiène des VSM au sein d’un SDIS, celui de l’Isère.
La conférencière, l’infirmière Emilie Hecquet, avait réalisé ce travail dans le cadre de son travail d’application tutoré pour l’obtention du DIU des SSSM des SDIS mention santé publique/santé au travail. Après une présentation de son établissement, de son service et des engins qui le composent, elle exposa à l’assemblée l’objectif principal : évaluer l’état de propreté des VSM. Grâce à deux grilles d’observation précises, elle a mis en évidence des dysfonctionnements sur différents points des véhicules, a réussi à analyser ces résultats permettant de mettre en évidence des points critiques que nous rencontrons tous malgré notre statut de professionnels de santé. L’intérêt majeur de ce travail de grande qualité demeure dans les propositions réalisées auprès de la hiérarchie pour une amélioration continue.
Autre communication, de nos collègues de Gironde : mise en oeuvre d’une démarche qualité au sein d’un SSSM d’un SDIS. Le tout était synthétisé par notre président qui dévoilait alors la méthodologie à destination de nos collègues ISP.
Sandrine Ferber (SDIS 68) lors de sa présentation sur l’EPP
En finale, session sur la brûlure avec 5 conférenciers, médecins anesthésistes réanimateurs, urgentistes, cadre de santé et infirmiers et 5 communications enrichissantes tant sur les généralités que sur la prise en charge d’un brulé dans le cadre de la réponse adaptée en passant par la brûlure chimique dans le cadre du SSO.
C’est au Dr Laure Droin, médecin SPP au SDIS 69, que revenait le mot de la fin avec une communication sur la santé en service et l’avenir d’un SP brûlé, un exposé très peu traité dans d’autres congrès. Après un rappel très complet sur les structures anatomiques de la peau et les différents types de brûlures, elle nous dévoila les résultats d’un questionnaire envoyé à tous les SDIS. Au total, peu de brûlés parmi la corporation, les brûlures sont avant tout d’origine thermiques, les lésions une fois survenues sont avant tout localisées au niveau des mains, des membres supérieurs mais aussi au niveau tête et cou. Principalement ces lésions son bénignes. Elle enchaîna ensuite sur l’impact psychologique de cette atteinte qui pouvait au final soit conduire au développement d’une phobie, soit à une prise de risque, « le feu ayant gagné la première fois ». Elle concluait son topo en traitant de la prise en charge précoce mais aussi de reprise d’activité en rappelant les textes réglementaires.
Deux journées enrichissantes, intéressantes, ayant permis de déboucher des débats constructifs, au total deux journées de dégustation scientifiques !
Un grand merci à l’ensemble des conférenciers pour la qualité de leurs travaux et leur haut niveau d’expertise.
Jérôme MAX et Emmanuelle NAJBERG, coordinateurs du programme scientifique des 8e JNISP, Journées Nationales des infirmiers de Sapeurs-Pompiers, des 9 et 10 décembre 2012, Lille Grand Palais.
Association Nationale des infirmiers de sapeurs pompiers
http://www.infirmiersapeurpompier.com
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