Dans un contexte d’inflation et de précarité grandissante des étudiants, les Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) constituent « des acteurs indispensables de la vie étudiante et assurent des missions essentielles : aides sociales, restauration, logement, culture ... », rappelle la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE). Partant de ce constat, elle a lancé une grande consultation auprès de l’ensemble des étudiants afin de déterminer si ces organismes assurent suffisamment bien leurs missions et dont elle a publié les résultats début janvier. Pour les étudiants en soins infirmiers (ESI), confrontés à des coûts de rentrée spécifiques toujours élevés, la question est d’autant plus critique que, depuis les débuts du processus de l’universitarisation, l’accès aux services des CROUS est encore très limité, et ce alors même qu’ils s’acquittent chaque année de la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC). « Celle-ci atteint désormais 100€, une somme significativement importante pour des ESI qui n’ont pas la chance de bénéficier des services et des projets qu’elle finance », s’agace ainsi la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI) dans un communiqué.
77,9% des ESI ne connaissent pas les services des CROUS
Selon elle, la restauration universitaire à tarification sociale, l’un des services proposés par les CROUS (voir encadré), n’est accessible aux ESI que dans 35% des établissements de formation. En cause, notamment, l’éloignement géographique entre les instituts de formation et les CROUS, qui limite donc les possibilités d’accès. Elle pointe également un réel déficit d’information chez ces étudiants : 77,96% d’entre eux ne connaissent pas les aides ponctuelles et annuelles des CROUS. Une situation « inacceptable », alors même qu’ils y sont éligibles. Pour remédier à cette situation, la Fédération réclame « la mise en place de conventionnements entre les CROUS et des services de restauration de proximité, permettant à tou∙te∙s les ESI de se restaurer à tarification sociale ». Elle appelle également à ce que les CROUS deviennent un guichet unique pour les aides sociales pour l’ensemble des ESI, et à une diffusion systématique des informations relatives aux missions et services proposés par ces centres.
Les restaurants universitaires gérés par les CROUS proposent des repas à moindre tarification : une tarification dite "sociale" à 3,30 euros, et une tarification dite "très sociale'" pour les étudiants boursiers et non-boursiers en situation de précarité. Pour bénéficier de ce deuxième tarif, ces derniers doivent soumettre un dossier (conditions de ressources dont salaires et aide au logement, et charges comme prêts bancaires et loyer) au service social du réseau des CROUS, qui se charge d'établir ensuite s'ils y sont éligibles.
Les communications de la FAGE et de la FNESI interviennent par ailleurs dans un contexte particulier : l’approche des élections CROUS. Et là encore, les situations divergent en fonction des territoires, avec un droit de vote des ESI qui, bien que théoriquement acquis, n’est dans les faits pas toujours appliqué. « Il est temps que les ESI puissent élire leurs représentant·e·s pour défendre au mieux leurs besoins et dénoncer leurs problématiques », martèle la FNESI.
Consulter les résultats de "Bouge ton CROUS", la consultation de la FAGE
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