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INFOS ET ACTUALITES

Une méthode pratique pour la réduction du tabagisme dans les hôpitaux psychiatriques

Publié le 11/04/2005

Le RHST a répondu à une demande émanant de quelques établissements spécialisés, qui souhaitaient appliquer la législation anti-tabac mais se heurtaient à la tradition de consommation importante de tabac en psychiatrie, à la fois chez les patients et les soignants, a indiqué à APM Santé Jean-Patrick Deberdt, directeur des programmes du RHST. En effet le référentiel pour les hôpitaux généraux, édité par le RHST en juillet 2004, s'avérait insuffisant pour résoudre les obstacles propres à l'application de la législation dans les services de psychiatrie.

"L'usage de tabac est particulièrement important dans les services de psychiatrie. Il y a une tradition de la cigarette, qui se traduisait notamment par la revente de tabac aux patients par les infirmiers, qui a été interdite récemment", indique Jean-Patrick Deberdt.

Le décret du 16 janvier 2004 sur la vente de cigarettes a ainsi explicitement interdit la vente dans les établissements psychiatriques ("établissements de santé [..."> habilités à recevoir des personnes hospitalisées sous contrainte"). Cette interdiction, qui existait antérieurement sans être appliquée, a été rappelée par la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos) dans une circulaire du 1er juin 2004.

"La consommation de tabac est généralement plus élevée et plus largement partagée" dans les hôpitaux psychiatriques et occupe une place particulière, notamment "en raison de l'ennui qui marque les longues journées d'hospitalisation", lors de séjours plus longs qu'en hôpital général, indique le référentiel.

"Le tabac reste un vecteur relationnel aussi utile qu'important dans l'environnement thérapeutique", d'où la difficulté et des réticences à le bannir.

Le référentiel souligne les trois obstacles à l'application de la législation dans les hôpitaux psychiatriques : la configuration pavillonnaire et l'existence de nombreuses structures extérieures, qui obligent à démultiplier les initiatives ; la dimension culturelle du tabagisme, utilisée dans les activités manuelles (fabrication de cigarettes), comme monnaie d'échange ou moyen de rétribution des menus services rendus par les patients et dans l'environnement thérapeutique ; la gestion du tabagisme dans le cadre des chambres d'isolement et de l'hospitalisation sous contrainte.

L'utilisation de substituts nicotiniques est recommandée, pour engager une réduction des risques, notamment pour les patients hospitalisés sous contrainte. Le sevrage du tabac peut être envisagé dans un deuxième temps, en dehors de la phase aiguë.

De façon pratique, les patients ne doivent pouvoir se procurer du tabac que par l'intermédiaire de leur famille ou de visiteurs, et non plus par les personnels. Pour des patients ne recevant pas de visite, une réflexion doit être entamée en interne, avec les associations d'aide aux patients pour déterminer des modalités compatibles avec la loi et le règlement intérieur de l'établissement./hm

* Référentiel consultable sur http://www.hopitalsanstabac.org


Source : infirmiers.com