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Une infirmière en garde à vue après le décès d'un enfant à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul

Publié le 27/12/2008

Le garçon, admis pour une angine au service de pédiatrie générale, est décédé au cours de la soirée de Noël à la suite d'une erreur de produit dans l'administration d'une perfusion.

"La garde à vue a été prolongée de 24 heures", a déclaré un porte-parole du parquet de Paris dans la soirée de jeudi.

L'infirmière, une professionnelle reconnue selon plusieurs sources, aurait administré à l'enfant du chlorure de magnésium au lieu d'un sérum glucosé.

Des syndicalistes du secteur de la santé ont estimé que la garde à vue était disproportionnée car le geste de l'infirmière ne semblait pas intentionnel.

"Elle a fait une erreur sur la nature du médicament à administrer, et non sur la dose", a souligné Jean-Marie Le Guen, président du conseil d'administration de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Patrick Pelloux, chef de file de l'Association des médecins urgentistes (Amuf), a appelé de son côté la ministre de la santé à démissionner.

"L'événement qui vient de se produire est suffisamment grave pour que la ministre en prenne toutes les conséquences et pose sa démission", a-t-il déclaré sur France info.

Roselyne Bachelot, qui a également demandé une enquête administrative, a estimé au contraire que la garde à vue de l'infirmière était une procédure normale.

"L'infirmière elle-même a reconnu une erreur, elle s'en est tout de suite ouverte à son chef de service. Depuis 23 heures hier, elle est en garde à vue, ce qui est une procédure normale", a-t-elle dit jeudi aux journalistes.

L'infirmière se trouvait toujours jeudi après-midi dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP), qui est chargée de l'enquête.

Pour le syndicat CGT-Santé, cette garde à vue paraît disproportionnée "à partir du moment où l'erreur n'est pas intentionnelle."

Patrick Pelloux s'est demandé si "cela avait beaucoup d'intérêt de poursuivre la garde à vue si cela ne sert pas l'enquête." "Elle (l'infirmière) a reconnu son erreur, il faut que la justice comprenne l'émotion qu'il y a derrière tout ça", a-t-il expliqué.

Le président de l'Amuf a estimé que la ministre de la santé était "responsable" de la succession de dysfonctionnements observés dans les hôpitaux publics et des conditions de travail imposées aux infirmières.

Il a également dénoncé le non-respect de la présomption d'innocence de la part de la ministre.

LE PERE MET EN CAUSE L'HOPITAL

Vendredi matin dans une interview au Parisien, le père de la victime met en cause l'hôpital.

"Notre vie a basculé peu avant 19 heures quand j'ai compris que mon fils allait très mal. J'ai vu qu'il était en train de mourir. Il était tout pâle et avait les yeux révulsés. J'ai appelé au secours mais il n'y avait personne dans le couloir. Ma femme criait. Quand l'infirmière est venue, elle m'a assuré qu'Ilyes faisait des somnolences dues au produit. Les soignants m'ont dit qu'il n'avait rien", a-t-il déclaré.

"C'est moi qui ai entrepris de lui faire du bouche-à-bouche, puis des massages cardiaques. Quand j'ai prévenu l'infirmière, elle m'a dit sur un ton sec de la laisser travailler (...) Quand ils ont compris que c'était grave, ça a été la panique. Ils sont partis dans tous les sens. J'ai attendu un quart d'heure avant qu'ils ne reviennent le ranimer. Pendant ce temps, j'ai encore fait du bouche-à-bouche et des massages pour sauver Ilyes. Je crois qu'il était déjà mort", a-t-il ajouté.


Source : infirmiers.com