«La gestion périopératoire du patient sous anticoagulant est assez complexe et repose sur l’évaluation du risque hémorragique par rapport au risque thrombo-embolique», précise la HAS dans un «Flash Sécurité Patient» publié début juillet. «Elle est source de nombreux évènements indésirables associés aux soins (EIAS), en grande partie liés à des défauts de communication entre professionnels de santé, mais aussi entre professionnels et patients. Ainsi, entre le 01/05/2016 et le 28/11/2022, près de 350 EIAS graves concernant des défaillances dans la gestion périopératoire des anticoagulants ont été déclarés par les médecins et équipes accrédités».
Pour que cela ne se reproduise pas
Il est rappelé qu’il est primordial de sensibiliser tous les acteurs du système de santé à l’importance de :
Organiser le chemin clinique :
- se coordonner entre tous les professionnels de santé intervenants pour une bonne gestion du traitement anticoagulant en périopératoire, en particulier pour les personnes hébergées en EHPAD. Partager toutes les informations nécessaires, notamment via la lettre de liaison à la sortie et le dossier médical informatisé du patient,
- retirer le traitement personnel (habituel) du patient dès son entrée en hospitalisation,
- effectuer les bilans biologiques nécessaires en périopératoire, prendre connaissance des résultats et adapter la prise en charge si nécessaire ;
Transmettre les informations concernant le traitement anticoagulant au patient :
- écrire clairement sur l’ordonnance les dates (et le moment de la journée) d’arrêt et de reprise de l’anticoagulant, ainsi que le relais éventuel,
- questionner le patient, ses proches et/ou les professionnels le prenant en charge pour vérifier le respect du protocole préopératoire (temps 1 et 2 de la check-list) ;
Associer le patient :
- former les professionnels de santé aux méthodes de communication avec les patients,
- mettre à disposition des supports de communication adaptés (documents d’information en facile à lire et à comprendre [FALC], traduits en plusieurs langues, etc.),
- impliquer le patient et ses aidants : évaluer leur capacité à comprendre, les faire reformuler avec l’outil FAIRE DIRE, les laisser s’exprimer avec l’outil OSER DIRE,
- expliquer les risques et les symptômes devant amener à consulter le médecin, et transmettre au patient un numéro de téléphone à contacter si besoin.
Canicule, médicaments en pédiatrie... Toute la lise des « Flashs sécurité patient »
La collection « Flash sécurité patient » sensibilise les professionnels de santé à la gestion des risques à partir d’événements indésirables associés aux soins (EIAS) auxquels ils ont été confrontés, et qui sont toujours liés à une succession de dysfonctionnements. La HAS ne modifie pas et n’interprète pas ces EIAS déclarés dans les bases de retour d’expérience nationales par les professionnels et sélectionnés dans les FSP. Ce flash s’intéresse aux EIAS relevant de défaillances dans la gestion périopératoire des anticoagulants par les patients et les professionnels. Pour ce flash spécifique, les événements décrits ne le sont pas dans leur ensemble et les analyses reportées ont été focalisées sur les causes profondes liées à des défaillances dans la gestion des anticoagulants, sans interroger la pertinence de la prescription.
SANTÉ PUBLIQUE
Préserver le cœur des femmes : le rôle des infirmiers en prévention
ÉCOLE
Education à la santé sexuelle : les infirmières scolaires sous haute pression
HOSPITALISATION
L’infirmier "bed manager" au cœur de la gestion des lits
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"