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Travail posté des infirmiers : attention aux troubles du sommeil !

Publié le 07/04/2006

D'une manière générale, les professionnels de santé exerçant dans les établissements hospitaliers sont fréquemment sujets à des troubles du sommeil liés au travail posté (dont les horaires ne sont pas fixes), qui combinent une insomnie d'endormissement lorsque la personne tente de dormir pendant la journée et une somnolence excessive pendant les nuits de travail.

Jee Young Kim et ses collègues ont cherché à évaluer la prévalence de ce type de troubles du sommeil, son impact sur la santé et sur les performances professionnelles, ainsi que les stratégies d'adaptation (ce que les Anglo-saxons appellent "coping") mises en oeuvre par les personnes qui y sont confrontées.

Ils ont à cet effet interrogé 87 infirmiers âgées de 21 à 37 ans exerçant dans le même établissement et travaillant alternativement en équipe de jour (de 7h à 15 h), d'après-midi (de 14h à 22h) ou de nuit (de 21h à 8 h du matin). Les participants ont dû répondre à différents questionnaires validés, donner leur planning et tenir un agenda de leur sommeil pendant deux semaines.

D'après les résultats de cette enquête, 32% des infirmiers en "horaires alternants" présentent les différents symptômes caractéristiques d'un trouble du sommeil lié au travail posté.

Par rapport aux infirmiers non confrontés à ce type de troubles du sommeil, ceux qui en souffrent présentent notamment une durée totale de sommeil légèrement raccourcie, une latence d'endormissement plus longue, une fatigabilité et une somnolence diurne plus importantes, des troubles dépressifs sous-jacents plus fréquents.

Au sein du groupe d'infirmiers développant ces troubles liés au travail posté, ceux travaillant l'après-midi semblent développer des troubles de la vigilance et du sommeil moins sévères que leurs confrères travaillant de jour ou de nuit.

Sur le plan professionnel, les retards ou les erreurs commises du fait des troubles de l'attention liés à la somnolence apparaissent plus fréquents chez les infirmiers sujets à des troubles du sommeil liés au travail posté.

Enfin, 14,3% des participants sujets à ces troubles du sommeil ont indiqué recourir à des somnifères ou à des boissons alcoolisées pour s'endormir plus facilement, déplorent les auteurs.

L'altération des capacités de vigilance découlant de ce type de trouble du sommeil lié à des horaires de travail variables peuvent se trouver à l'origine d'erreurs potentiellement graves, d'autant plus que la plupart des infirmiers qui y sont confrontés n'adoptent pas des stratégies d'adaptation appropriées, constatent les auteurs. Il convient d'accorder une attention plus soutenue à ces troubles du sommeil ainsi qu'aux troubles de l'humeur qui les accompagnent, de façon à pouvoir les soulager par une prise en charge adaptée, concluent-ils./mr/ajr


Source : infirmiers.com