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GRANDS DOSSIERS

Techniques de prompt-secours en pédiatrie

Publié le 06/03/2009

1. Introduction

La détresse d'un enfant est difficile à prendre en charge pour plusieurs raisons :

  • elle entraîne une charge émotionnelle intense (stress) qui s'exerce sur les sauveteurs mais aussi la famille et les témoins, rendant les conditions d'intervention encore plus difficiles
  • ces patients sont relativement plus fragiles que les adultes
  • les matériels de soins disponibles ne sont pas toujours très adaptés à la pédiatrie
  • la faiblesse de l'enseignement spécifique et le manque de pratique rendent l'intervention plus délicate.

Il est donc nécessaire de connaître les différences essentielles qui existent entre les techniques qui s'adressent aux adultes et celles qui sont spécifiques aux enfants.

2. Bilan

  • Les fonctions vitales ont des caractéristiques particulières qui varient en fonction de l'âge.
  • La conscience est plus difficile à apprécier chez le tout petit, pour qui «réponse aux questions» et  «exécution des ordres simples» n'ont aucune signification. On s'aidera de son expérience personnelle, de l' entourage de l'enfant, pour essayer de savoir si l' état de conscience de l' enfant est normal (habituel) ou perturbé. On peut apprécier la « tonicité » de ses muscles (est-il tonique ou flasque ?), la «vivacité» du regard (ses yeux sont-ils actifs ou éteints), sa «réactivité» (cris ? pleurs ?).
  • La ventilation est très rapide chez le nouveau-né (40 mvts/min.) et sa fréquence diminue progressivement avec l'âge pour atteindre 15 à 20 mvts/min. ; l'amplitude de la ventilation est bien sûr en rapport avec le poids de son corps.
  • Le pouls varie également selon l'âge, de 140 batt./min. à la naissance à 80 batt./min. en moyenne à 16 ans. Chez le nourrisson, il se prend à la face interne du bras ( « pouls huméral » ).

3. Libération des voies aériennes

Les mêmes principes guident les gestes assurant la liberté des voies aériennes mais avec certaines adaptations chez le nourrisson (moins de 36 mois) :

  • en cas d ' obstruction complète des voies aériennes, la manouvre de Heimlich classique doit être remplacée par des gestes spécifiques: tapes dans le dos puis, si c'est insuffisant, pressions répétées sur le thorax
  • la tête ne doit pas être basculée en arrière pour effectuer une ventilation artificielle mais laissée en position «intermédiaire»
  • étant incapable de respirer par le nez, la liberté de sa bouche est primordiale.

4. Oxygénothérapie

Chez le nourrisson, il faut utiliser un insufflateur pédiatrique qui possède une valve de surpression pour éviter de délivrer des pressions dangereuses. Le volume et la fréquence des insufflations doivent être adaptés aux besoins du patient ~ de même que le débit d ' oxygène, que ce soit en inhalation ou en ventilation artificielle ( environ 3 l/min. chez le tout petit) .

En l'absence de matériel spécifique, il faut préférer le bouche à bouche, en contrôlant ses insufflations : chez le nourrisson, seul le contenu en air de la bouche du sauveteur doit être envoyé dans les poumons de la victime.

L'oxygène pur est toxique chez le prématuré (risque de cécité), ce qui impose de limiter le débit au maximum dès que cela est possible, sur avis médical.

5. Massage cardiaque externe

La zone de massage se situe entre les mamelons et le MCE s'exerce avec deux ou trois doigts, selon la taille du sternum. L'intensité des pressions sur le thorax doit être limitée chez l'enfant compte tenu de sa corpulence et de l'élasticité de son thorax. La fréquence doit être aussi proche que possible des valeurs normales du pouls à l'âge de l'enfant.

En cas de mort subite du nourrisson, l'intervention en équipe permet d'exercer le massage à l'aide des pouces superposés d'un des sauveteurs, qui empoigne le thorax dans ses mains.

L'association ventilation artificielle et MCE se fait selon le même rythme que chez l'adulte : 2 V A pour 15 MCE pour le sauveteur isolé et 1 V A pour S MCE en équipe.

6. Autres gestes

Les convulsions hyperthermiques de l'enfant se traitent en déshabillant l'enfant pour évacuer la chaleur et en donnant au besoin un bain dont l'eau est à 2 degrés de moins par rapport à la température de l'enfant.

En cas de difficultés ventilatoires chez un enfant qui a de la fièvre, il faut éviter à tout prix de le mettre en position horizontale au cours du bilan car il risquerait de faire un arrêt cardiaque en cas d'épiglottite ( cf. Causes de détresse respiratoire).

     

Dr Thomas HERVE

BSPP


Source : infirmiers.com