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Suivi à domicile de l'insuffisance cardiaque

Publié le 05/06/2008

Une session de ce congrès était consacrée aux filières de soins en cardiologie et plusieurs exemple ont été présentés, dont celui de la Basse-Normandie.

Cette région est "plus âgée, plus pauvre", a aussi "une démographie médicale plus faible" que les autres régions de France, a rappelé Annette Belin, cardiologue au CHU de Caen.

Une telle situation de manque de médecins pour suivre les patients rend d'autant plus intéressantes des expériences de télémédecine.

Le suivi des patients après une hospitalisation pour insuffisance cardiaque a montré son intérêt dans différentes études, où c'était généralement une infirmière spécialisée qui venait au domicile des patients pour faire le point sur leur traitement et leur mode de vie, ce qui permet de réduire les réhospitalisations. A Caen, on a opté pour un suivi à distance.

Le dispositif SCAD (Suivi clinique à domicile), déjà expérimenté au Québec, consiste à placer au domicile du patient un terminal, le Web-e-phone, qui est connecté à l'ordinateur d'un gestionnaire de suivi -une infirmière- à l'hôpital et à l'ordinateur du médecin traitant ou du cardiologue du patient.

Chaque jour, le patient répond à des questions, sur un écran tactile, qui permettent de savoir s'il suit bien son protocole de soins, s'il y a des variations de poids, des oedèmes... et en fonction des informations données l'écran lui répond par des conseils (par exemple sur l'activité physique, les règles diététiques, sur le traitement), chaque terminal étant personnalisé en fonction des caractéristiques de suivi du patient.

Ce système "n'est pas utilisé pour l'urgence", a souligné Annette Belin, le patient étant par ailleurs éduqué à reconnaître les signes d'alerte d'une aggravation aiguë de l'insuffisance cardiaque. Il a un intérêt pour le suivi quotidien.

"Ce système est déjà utilisé au Québec pour différentes pathologies" et a montré la possibilité de "diminuer le risque d'hospitalisation et de recours aux urgences".

Un test de faisabilité a été conduit, dans une collaboration entre le CHU de Caen et deux centres de réadaptation cardiaque, le CH de Trouville (Calvados) et le centre William-Harvey à Saint-Martin d'Aubigny (Manche), chez 41 patients qui ont été suivis durant trois mois avec le Web-e-phone puis encore trois mois sans l'appareil.

Cette première expérience a montré la "faisabilité" du système et une bonne acceptation des patients qui se disaient "rassurés". Au niveau clinique, "les résultats de bilans médicaux ont été excellents", notamment en termes de VO2 et de BNP, a indiqué le médecin caennais.

"Nous avons désormais la possibilité de déployer un réseau régional", a-t-elle indiqué.

"Nous avons obtenu des moyens en temps infirmier", ce qui n'était pas le cas pour l'étude de faisabilité et ce qui permettra de surveiller un plus grand nombre de patients. Une infirmière peut s'occuper de 60 patients et référer à 15 médecins généralistes.

Cette seconde phase du projet devrait démarrer bientôt, du moins quand seront résolus certains problèmes... comme le blocage de terminaux Web-e-phone en douane.


Source : infirmiers.com