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Réanimation cardiaque : vers une simplification des gestes

Publié le 21/09/2006

Le Pr Pierre Carli, vice-président de la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar), chef du Samu de Paris, a présenté, mardi, lors d'une conférence de presse, les points forts de l'adaptation française des recommandations de l'International Committee on Resuscitation (Ilcor), renouvelées tous les quatre ans.

Ces recommandations nationales seront présentées aux professionnels lors du congrès de la Sfar, prévu du 27 au 30 septembre à Paris, avant leur publication dans plusieurs revues spécialisées, a-t-il indiqué.

Alors qu'auparavant le premier geste à faire devant un arrêt cardiaque était de libérer les voies aériennes, il faut désormais pratiquer en priorité un massage cardiaque, sur la base de trente compressions thoraciques pour deux insufflations. Il n'y a en outre plus de distinction entre adulte et enfant.

"La place de la ventilation a été réduite [..."> et la réanimation cardio-pulmonaire doit désormais, sauf exception, débuter par une séquence de massage cardiaque", notamment parce qu'il y a un stock de sang oxygéné dans l'organisme que le massage cardiaque peut faire circuler et parce que les besoins en termes d'oxygène sont moindres puisque le débit cardiaque est bas.

Les recommandations simplifient aussi la reconnaissance de l'arrêt circulatoire, réduite à l'absence de mouvement et de réponse de la personne inconsciente, mais non plus de la respiration, car la survenue des gasps, réflexe déclenché par l'arrêt cardiaque, pouvait induire en erreur et faire croire que la personne respirait toujours.

Le massage cardiaque doit en outre être entrepris avant même la défibrillation si l'arrêt remonte à plus de quatre ou cinq minutes.

Les interruptions au cours du massage cardiaque sont à éviter car il faut beaucoup de temps pour faire monter la pression du coeur alors qu'elle retombe dès que l'on arrête.

Par ailleurs, le seul médicament efficace à administrer reste l'adrénaline. "La vasopressine ne fait pas mieux et même peut-être moins bien", a déclaré le Pr Carli, reconnaissant qu'il y a deux ans il pensait vivre les dernières heures de l'adrénaline, ce qui illustre les évolutions rapides des connaissances dans ce domaine.

DÉFIBRILLATEURS : NOMBREUSES EXPERIENCES DANS LES LIEUX PUBLICS

Quant à la mise à disposition de défibrillateurs externes automatiques dans les lieux publics, le Pr Carli a souligné qu'un accès élargi au grand public permettrait de gagner du temps et donc de réduire la mortalité, mais à condition que le dispositif d'alerte des secours fonctionne également.

"Les conditions de réussite sont qu'une masse critique de la population soit formée, que les défibrillateurs externes en libre service soient reliés à un dispositif d'alerte et qu'il y ait un système de maintenance de ces appareils", a-t-il énuméré.

Des expériences réussies ont été rapportées en Italie et en Allemagne mais "la Grande-Bretagne, précurseur, a essuyé les plâtres", a-t-il fait observer.

En France, les défibrillateurs externes automatiques ne sont pas encore disponibles dans les lieux publics, comme c'est le cas aux Etats-Unis, mais des expériences ont été menées ou sont en cours dans plusieurs villes.

Ainsi, à Montbard (Côte-d'Or), plus de 3.000 personnes ont été formées en 2004 et 2005 à l'utilisation de ces appareils par les secouristes de la Croix-Rouge et six défibrillateurs automatiques ont été mis à la disposition du public mi-2005.

"On a déjà formé plus du tiers de la population et j'ai personnellement assisté à une campagne de formation qui a permis de former 2.200 personnes en 24 heures. L'expérience a montré l'efficacité de cette formation [...">. Etant donné la simplicité d'utilisation des matériels récents, en moins d'une heure, il est possible d'apprendre à se servir d'un défibrillateur externe implantable", indique-t-il dans le dossier de presse de la Sfar.

La ville d'Hyères (Var) s'est également équipée de huit défibrillateurs en 2005. "L'apprentissage s'est avéré simple à mettre en place et efficace", est-il précisé dans le dossier de presse. Au printemps dernier, c'est Cabourg (Calvados) qui s'est équipée de quatorze défibrillateurs externes implantables.

"On prépare actuellement pour fin 2006-début 2007 un test qui se déroulera dans le Nord de la France : des défibrillateurs seront mis en place dans de petites communes autour de Lille", précise le Pr Carli.

Un programme de formation destiné à être intégré à l'enseignement scolaire est également en cours d'élaboration.

Par ailleurs, un projet de décret est "en cours de finalisation entre le ministère de la Santé et le ministère de l'Intérieur afin de permettre à toutes les personnes ayant suivi une formation préalable [..."> d'utiliser les défibrillateurs cardiaques externes dans tous les lieux où ils seront disponibles", peut-on lire dans le dossier de presse./cd/ar/mr


Source : infirmiers.com