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Qualité des soins : l'implication dans la démarche de soins palliatifs, un nouvel indicateur ?

Publié le 16/09/2005

"Je sais que vous souhaitez qu'une place importante soit donnée aux soins palliatifs dans l'évaluation des pratiques professionnelles, la formation médicale continue et l'accréditation des établissements de santé", a souligné le ministre, s'adressant à la Société de réanimation de langue française (SRLF).

"Je vous propose d'aller plus loin et d'en faire l'un des indicateurs de la qualité des soins dans notre système de santé", a-t-il ajouté.

Le Pr Christian Richard, président de la SRLF, qui est intervenu plus tard dans la soirée, a en effet estimé "souhaitable qu'un indicateur de bonne pratique dans la prise en charge de la fin de vie" soit défini dans les critères d'accréditation des établissements de santé.

Le ministre de la Santé a souligné que l'application de la loi du 22 avril relative aux droits des malades et à la fin de vie "suppose la diffusion de la démarche palliative dans tous les services concernés par la fin de vie de leurs patients".

Les professionnels de santé qui sont intervenus lors de cette table ronde organisée par l'espace éthique ont souligné que cette culture palliative est loin d'être répandue parmi les professionnels.

UN DOCUMENTAIRE SUR LE SERVICE DE RÉANIMATION DU CHU DE BREST

Xavier Bertrand a cité comme un exemple de bonnes pratiques le service de réanimation médicale du CHU de Brest (Finistère), dirigé par le Pr Jean-Michel Boles, où l'ensemble de l'équipe médicale et soignante est fortement impliquée dans la réflexion sur la fin de vie.

L'engagement dans cette réflexion part de la volonté d'un chef de service et de son équipe, ont souligné les professionnels réunis.

Un documentaire consacré à ce service, réalisé par Bernard Martino et qui sera diffusé le 1er novembre sur Arte, a été présenté jeudi soir.

La loi sur la fin de vie est un texte "qui fait échec à la clandestinité et à l'arbitraire et répond au voeu de clarté exprimé par tous", a souligné jeudi Marie de Hennezel. Cette psychologue clinicienne a rédigé en 2003 un rapport sur la fin de vie destiné au ministre de la Santé, et ce document a nourri la réflexion ayant conduit à l'élaboration de la loi.

Si les décrets d'application de la loi, en attente de publication, définiront des "aspects techniques" de la prise en charge des malades en fin de vie, "il n'en reste pas moins que la véritable humanité que nous souhaitons autour de ceux qui meurent et de leurs proches est une affaire de culture de soins et d'accompagnement" qu'il faut diffuser dans les établissements, a-t-elle ajouté.

Le ministre de la Santé a rappelé sa volonté de faire paraître les décrets d'application de la loi "avant la fin de l'année, après concertation des professionnels de santé, des parlementaires et du Conseil national de l'ordre des médecins".

Deux décrets sont particulièrement attendus, l'un sur la directive anticipée et l'autre sur la procédure collégiale. Cette dernière, qui devra être respectée par les médecins avant d'arrêter les traitements pour les patients inconscients maintenus artificiellement en vie et atteints de pathologies incurables, doit être définie par le code de déontologie médicale.

La loi crée aussi la notion de "directives anticipées" ou "testaments de vie". "Toute personne majeure peut rédiger des directives anticipées pour le cas où elle serait un jour hors d'état d'exprimer sa volonté", indique le texte.

DÉFINIR UNE PROCÉDURE COLLÉGIALE SIMPLE ET TRANSPARENTE

Les professionnels réunis ont souligné la nécessité que le décret sur les décisions collégiales définisse une procédure simple.

Longuement applaudi par les professionnels de santé présents dans la salle, Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes) a souligné qu'il ne faudrait pas définir "une collégialité de type démocratique avec un vote qui permettrait de déresponsabiliser le médecin".

Le décret d'application doit établir "une procédure transparente, écrite dans le dossier pour être réfléchie mais suffisamment simple pour qu'elle soit efficace, qu'elle ne décourage pas l'ensemble du corps médical" et qu'elle permette de s'adapter à la situation particulière de chaque malade en fin de vie.

"Sortant de la clandestinité dans laquelle nous sommes", il ne faut pas enfermer les médecins dans "une autre clandestinité [..."> pour échapper à la complexité d'un texte dans lequel [ils"> ne se retrouvent pas", a affirmé Jean Leonetti.

Christian Richard a de même expliqué que les professionnels de santé font naturellement le choix de définir une décision de fin de vie de manière collégiale.

Le décret devra se garder "d'être trop complexe et de faire intervenir des collègues à distance trop importante des malades", a-t-il expliqué./so


Source : infirmiers.com