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Procès Malèvre : Marie de Hennezel, avocate de la formation des soignants

Publié le 29/01/2003

Marie de Hennezel est l'auteur d'un livre intitulé "Nous ne nous sommes pas dit au revoir", dans lequel un chapitre entier est consacré à Christine Malèvre. Celle-ci est accusée de sept assassinats contre des patients hospitalisés au service de neuro-pneumologie à l'hôpital de Mantes-la-Jolie (Yvelines), entre novembre 97 et mai 98.

Marie de Hennezel a également travaillé 10 ans en soins palliatifs dans la première unité créée à l'Institut Montsouris en 1987 à Paris. Par la suite, elle a participé à l'accompagnement du président François Mitterrand. Elle a en outre été chargée en 2002 par Jean-François Mattei, ministre de la Santé, de la Solidarité et des Personnes handicapées, de rédiger un rapport sur la question de la fin de vie et de l'accompagnement, qu'elle doit remettre en juin prochain.

Celui-ci est consacré à l'état des lieux des pratiques hospitalières et des comportements en matière de soins palliatifs, propose des axes d'amélioration portant notamment sur la formation et le soutien à l'équipe et suggère de développer la culture de l'accompagnement et l'information du public sur ce qui existe en matière de soins palliatifs.

C'est donc en qualité d'experte qu'elle a été citée par la défense à comparaître vendredi matin, au lendemain d'une journée particulièrement accablante pour Christine Malèvre, malgré le témoignage de Pascal Collin, frère d'une supposée victime de l'infirmière, seul à décharger l'accusée.

"JE NE LA DÉFENDS PAS. JE REPLACE LES FAITS DANS LEUR CONTEXTE"

Marie de Hennezel s'est entretenue une heure avec Christine Malèvre après la sortie du livre de cette dernière. "L'histoire de Christine Malèvre me semblait un exemple de dérive à laquelle la société s'expose quand elle confie des mourants à des soignants qui ne sont pas préparés", a-t-elle expliqué à la cour.

Selon elle, la confiance que mettent les familles en l'équipe soignante "donne un certain pouvoir aux infirmières", alors qu'il "faudrait leur apprendre à discerner ce qu'elles peuvent faire et ne pas faire".

Malmenée par l'avocat général et les avocats des parties civiles mais également bousculée par le juge, la psychologue a tenté tout au long de son témoignage de replacer dans son contexte les actes d'une "jeune infirmière, devant une angoisse massive des maladies, ne pouvant pas parler de ses émotions".

"Ce que Christine Malèvre a fait est condamnable. Je ne la défends pas, je le replace dans son contexte", n'a-t-elle eu de cesse de répéter. Selon elle, le cas de l'accusée n'est pas un cas isolé, "il existe une pratique d'euthanasie clandestine, signe d'une incompétence" des hôpitaux et de la société.

Toutefois, elle a confirmé de nombreux passages de son livre cités par les avocats des familles, dans lesquels elle estime qu'il doit toujours exister "une collégialité dans la démarche palliative". "Quand la décision est prise seule, sans accord avec l'équipe médicale et la famille, c'est de l'euthanasie", a-t-elle déclaré, réaffirmant par ailleurs son opposition à la légalisation de l'euthanasie.

Me Morice a également relu un passage où la psychologue écrivait que "soulager sa propre souffrance en soulageant celle des autres n'est pas de la compassion. Je ne vois rien d'humain là-dedans". "Elle s'est construit une mission imaginaire: aider à mourir. Elle est tombée dans le piège de l'euthanasie qui n'est pas une aide à mourir mais bien un meurtre", avait-elle aussi analysé.


Source : infirmiers.com