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Prescription de médicaments

Publié le 02/11/2007

La structure compterait 1.700 délégués dont un tiers de médecins et deux tiers d'infirmiers, a exposé Alain Bazot, le président d'UFC-Que choisir, lors d'une conférence de presse. Elle intègrerait notamment les délégués de l'assurance maladie (DAM) spécialisés sur les questions de prescriptions pharmaceutiques.

Selon l'association, son coût serait de 200 millions d'euros par an, qu'elle souhaiterait voir financer à parité par l'Etat et l'industrie pharmaceutique.

L'UFC-Que choisir a formulé sa proposition sur la foi des résultats d'une étude qu'elle a menée sur quatre classes thérapeutiques (les inhibiteurs de la pompe à protons, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les sartans et les inhibiteurs de l'enzyme de conversion) qui montrent "une irrationalité dans la prescription des médecins" qui conduit à "un gaspillage énorme".

L'association chiffre ce gaspillage à 650 millions d'euros sur la période 2002-06 pour les quatre classes étudiées (qui représentent 13% des dépenses pharmaceutiques de l'assurance maladie). Elle promet de publier "dans quelques semaines" une nouvelle série d'études. "Les sommes se compteront alors en milliards d'euros", a commenté Alain Bazot.

Les exemples avancés par l'UFC-Que choisir, d'une pertinence variable, reposent sur l'idée que les médecins devraient avoir pour premier critère la santé publique, c'est-à-dire les médicaments les plus efficaces. A efficacité égale, "il serait rationnel que les médicaments les moins chers soient prescrits", a exposé Christophe Le Guehennec, chargé de mission santé au sein de l'association.

La notion d'efficacité retenue repose sur les avis de la HAS, en matière de service médical rendu (SMR) et d'amélioration du SMR (ASMR).

Concernant les inhibiteurs de la pompe à protons, UFC-Que choisir relève que malgré l'arrivée en 2004 de génériques du premier produit de la classe, Mopral* (oméprazole, AstraZeneca), les remboursements de l'assurance maladie ont continué à progresser en raison de la croissance des IPP non génériqués, en particulier de l'énantiomère de l'oméprazole, Inexium* (esoméprazole, AstraZeneca), qui ne présentaient pourtant pas d'amélioration du SMR.

"La forte pénétration des médicaments non innovants a plus qu'annulé l'impact des génériques en engendrant un accroissement des dépenses de 303 millions d'euros qui n'est pas justifié", commente-t-elle dans le dossier de presse.

LES EFFETS SECONDAIRES PAS EVOQUES

A propos des AINS, l'étude constate certes une forte baisse des dépenses en 2005 due notamment au retrait du marché de Vioxx* (rofécoxib, MSD) mais note que le médicament le plus remboursé de la classe, le traitement de l'arthrose Art 50* (diacérhéine, Negma, groupe Wockhardt), dispose d'un SMR modéré.

Or, la classe comprend des médicaments dont le SMR a été jugé important et qui affichent un coût de traitement journalier (CTJ) moindre qu'Art 50*. Biprofenid* (kétoprofène, Sanofi-Aventis) est cité.

"Sur ce point, l'irrationalité de la prescription occasionne un 'surcoût' de prise en charge estimé à 222 millions d'euros entre 2002 et 2006, en faisant l'hypothèse basse que les prescripteurs avaient substitué à Art 50* Biprofenid*, jugé plus efficace et dont le coût est moindre", commente UFC-Que choisir.

En ce qui concerne les sartans et les IEC, l'association relève une forte hausse des dépenses pharmaceutiques pour les premiers et une stagnation pour les seconds alors que les sartans sont plus chers sans pouvoir revendiquer d'amélioration du SMR.

"Par ailleurs, en 2006, deux revues internationales ont publié des articles reprenant l'ensemble des études réalisées sur les sartans et les IEC. Ces articles montrent que les IEC seraient plus efficace pour le traitement de l'hypertension, non seulement du point de vue de critères intermédiaires mais aussi du point de vue de critères finaux: ce sont les seuls à démontrer une baisse de la mortalité de manière statistiquement significative", commente l'association, qui chiffre le surcoût pour l'assurance maladie à 150 millions d'euros sur 2002-06.

Interrogé par APM sur un aspect jamais évoqué dans son travail -les effets secondaires qui pourraient faire préférer un médicament à un autre, notamment pour les AINS et les anti-hypertenseurs-, l'auteur de l'étude a estimé que cet aspect était pris en compte par la HAS dans ses avis et donc que les notes de SMR et d'ASMR des spécialités reflétaient aussi cet élément.

"Globalement, nous faisons le même constat pour les quatre études: la prescription est irrationnelle si on retient comme critère la recherche d'une meilleure qualité de soins au meilleur coût", a relevé Jacques Mopin, administrateur national de l'UFC-Que choisir.

"Il n'y a pas de rationnalité autre que la puissance de communication des labos", a ajouté Alain Bazot, qui a relevé, par exemple, que les fonds institutionnels destinés à la formation médicale continue (FMC) atteignent 70 millions d'euros par an contre 500 millions venant de l'industrie pharmaceutique.

Face aux 2 milliards d'euros (selon ses estimations) dépensés chaque année par l'industrie pour la visite médicale, il estime que "l'efficacité de l'information estampillée 'santé publique' est à revoir. Elle existe mais ne parvient pas au médecin (...) La visite médicale fait la différence".

L'UFC-Que Choisir insiste donc pour une nouvelle structure, qui ne relèverait pas de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), estimant que les DAM sont trop souvent perçus comme "des envoyés du payeur". Elle leur reproche également de changer trop fréquemment de campagne.

Dans son dossier de presse, l'association estime que, "pour être efficace, la HAS doit privilégier un thème d'intervention relatif à une classe thérapeutique ou une pathologie particulière. Ce thème doit faire l'objet d'au moins trois à quatre visites auprès des mêmes médecins, à intervalles réguliers de quatre à six semaines. La durée d'une campagne ne peut, par conséquent, être inférieure à six mois".

Enfin, interrogé sur le fait que des médecins se disent déjà débordés par la visite médicale, Alain Bazot a expliqué ne pas pouvoir "imaginer que les médecins récuseront une offre telle que celle-ci".


Source : infirmiers.com