PENURIE DE SOIGNANTS

Près de 1 000 paramédicaux à redéployer en cas de fermeture des petites maternités

Publié le 24/03/2023

Si elles étaient mises en oeuvre, les conclusions d'un rapport de l'Académie française de médecine, qui préconisent la fermeture de plus d'une centaine de petites maternités, libèreraient quelques milliers de professionnels qui pourraient être réaffectés à d'autres structures.

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Sont concernées dans ce rapport les structures dites de taille 1 qui réalisent moins de 1 000 accouchements par an. L’idée est de les fusionner avec celles de taille 2, elles-mêmes fragilisées en termes d’effectifs et qui bénéficieraient du redéploiement des professionnels ainsi libérés.

Près de 1 000 paramédicaux concernés

Selon un recensement s’appuyant sur les dernières données de la statistique annuelle des établissements (SAE) datées de 2021, 131 maternités seraient en réalité menacées. Leur fermeture libérerait environ 2 000 professionnels médicaux à temps complet (261 anesthésistes-réanimateurs, 363 gynécologues-obstétriciens et 133 pédiatres) et près de 1 200 sages-femmes.  Côté paramédicaux, les gains sont moindres : près de 100 puériculteurs en temps plein pourraient être redéployés, contre un peu plus de 800 auxiliaires de puériculture.

Un rapport, deux camps qui s'affrontent

Les restructurations proposées par le rapport de l’Académie de médecine sont perçues favorablement par les professionnels, dans un souci de sécurité des soins. Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésiste-réanimateurs élargi (SNPHAR-E) a notamment salué « des mesures réalistes », tandis que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a qualifié le regroupement des maternités et des ressources humaines d’ « excellente idée ». Mais côté associations d’usagers et élus locaux, on y voit surtout une menace supplémentaire dans un contexte de difficultés croissantes d’accès aux soins. « La question que pose ce rapport est importante et renvoie à l’équilibre nécessaire entre proximité et sécurité des actes », réagissait ainsi le 8 mars dernier au Sénat Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée à l’Organisation territoriale et aux Professions de santé.  Et l'Association des petites villes de France a alerté sur « le sort des maternités des petites villes qui constituent un maillon essentiel de l'égalité d'accès aux soins ». Mais les deux camps s’accordent au moins sur une chose : la nécessité de renforcer l’attractivité des métiers concernés.

La Rédaction d'Infirmiers.com avec Hospimédia

Source : infirmiers.com