Sous la présidence d'Emmanuel Macron, sept ministres se sont succédés à ce poste en 6 ans : après Agnès Buzyn, Olivier Véran, Brigitte Bourguignon, François Braun, Aurélien Rousseau, Agnès Firmin-Le Bodo (par intérim), Catherine Vautrin a pris ses fonctions jeudi 11 janvier. De quoi largement déstabiliser et inquiéter le monde de la santé.
Il est essentiel de poursuivre les travaux pour que l’exercice de la profession infirmière soit adapté à la réalité du quotidien
L'ONI - L’Ordre national des infirmiers compte ainsi «sur la détermination et le pragmatisme de la nouvelle ministre pour réformer le système de santé au service des Français» et rappelle la nécessité de «poursuivre les travaux sur le décret infirmier» pour que «l’exercice de la profession infirmière soit adapté à la réalité du quotidien».
«Nul doute que nous pourrons compter sur l’expérience, la détermination et le pragmatisme de Catherine Vautrin pour réformer notre système de santé au service des Français et particulièrement des plus fragiles d’entre eux», a commenté Patrick Chamboredon, Président de l'ONI.
LES IPA - L'Union Nationale des Infirmier.es en pratique avancée (l'UNIPA) salue la nomination de la nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, exprimant toutefois sa surprise devant «l'intégration de la Santé dans un autre ministère et la suppression du terme Prévention» et sa préoccupation : «À l’heure d’une crise sans précédent du secteur de la Santé, cette décision apparaît comme un véritable camouflet envoyé aux professionnels, mais surtout aux patients, désespérément dans l’attente d’un meilleur accès aux soins».
Le fait de réunir en un même ministère le Travail, la Santé et les Solidarités doit conduire à une volonté d’action et de transformation
Le syndicat exprime toutefois «sa conviction que cette évolution représente une opportunité de collaboration fructueuse. Le fait de réunir le Travail, la Santé et les Solidarités doit conduire à une volonté d’action et de transformation», espère-t-il. «Nous comptons sincèrement sur Madame la Ministre Vautrin pour prendre à bras le corps les sujets urgents, notamment concernant la pratique avancée : les progressions législatives obtenues, huit mois auparavant, au travers de la Loi Rist, n’ont toujours pas été réglementairement suivies d’effet. La formation demeure un enjeu majeur, et les défis liés à la pénurie de personnels ne doivent pas constituer la principale motivation derrière une politique qui compromettrait la qualité des enseignements afin d'augmenter le nombre de professionnels de la santé».
LES LIBÉRAUX -
Convergence Infirmière, syndicat représentant des infirmiers libéraux, s'inquiète également «que la santé, sujet ultra-prioritaire, soit dilué dans un champ ministériel aussi large», et attend «la nomination rapide d’un ministre de plein exercice dédié à la santé», devant des «défis immenses». Déroulant une longue liste de mécontentements («Notre système de santé va mal. La démotivation des soignants grandit de jour en jour. Les cessations d’activité atteignent des sommets chez les infirmières et les infirmiers libéraux. Notre profession est épuisée, écœurée, exaspérée par le manque de reconnaissance, la sous-rémunération, la pénibilité croissante du métier, le matraquage inédit des indus»), le syndicat d'IDEL espère «des mesures fortes en direction des infirmières et des infirmiers libéraux : revalorisation des lettres clés, refonte de la prise en charge de la dépendance, élargissement du champ de compétences des IDEL, réforme du contrôle d’activité, etc». Le syndicat compte sur un rendez-vous, «fixé par la Ministre de la Santé par intérim» qu'il espère voir «maintenu par Mme Vautrin».
Cette nouvelle année est celle de la réingénierie de la profession infirmière et nous devons veiller à ce que la spécificité de l’exercice libéral y soit bien intégrée.
Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) a réagi, lui, à la nomination de Catherine Vautrin en exprimant «sa perplexité». «Nous sommes en droit de rester dubitatifs vis-à-vis de ce choix de ministres dont l’expérience dans la santé reste très anecdotique pour pouvoir faire face à l’ampleur de la tâche qui leur incombe désormais», a-t-il lancé, évoquant par là l'éventualité de voir Agnès Pannier-Runacher, ex-ministre de la Transition énergétique, seconder, selon FranceInfo, Catherine Vautrin sur les dossiers Santé.
«Nous avons donc sollicité un entretien avec notre nouvelle Ministre de la Santé, afin d’aborder les grands chantiers qui attendent la profession en 2024. En effet, cette nouvelle année est celle de la réingénierie de la profession infirmière et nous devons veiller à ce que la spécificité de l’exercice libéral y soit bien intégrée. Un exercice libéral en difficulté, qui doit faire face à une inflation impactant directement la profession, mais aussi à une recrudescence des violences envers les IDEL, au premier rang lors des visites au domicile des patients».
Nous ne laisseront pas l’union des ministères du travail et de la santé achever le système de soins
LES ETUDIANTS - La FNESI et les fédérations étudiantes en santé ont également rapidement réagi, dans un communiqué commun, à la fusion des ministères de la Santé et du Travail, qui nécessitent «une autonomie franche et des approches spécialisées» pour répondre aux enjeux. «Les enjeux de la santé, annoncés comme une priorité par le nouveau Premier Ministre, nécessitent un ministère fort, indépendant et tourné vers l’avenir», s'inquiètent-elles, assurant qu'elles «ne laisseront pas l’union des ministères du travail et de la santé achever le système de soins».
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