Les hommes seraient-ils fâchés avec leur médecin ? Plusieurs études le montrent: les hommes vont moins souvent chez le médecin que les femmes, parfois au détriment de leur santé. Les freins sont pourtant bien identifiés : rôles sociaux attribués dès l'enfance, accès moins systématique au système de soin et persistance de tabous. Selon l'Insee, 88% des femmes avaient, en 2019, consulté un médecin généraliste depuis moins d’un an, contre 80% des hommes; 60% des femmes avaient vu un dentiste, contre 54% des hommes. L’écart était encore plus fort pour le recours à un médecin spécialiste: 53% des femmes contre 42% des hommes. Au‑delà de 65 ans toutefois, les comportements de recours aux soins des hommes se rapprochaient de ceux des femmes.
Les hommes incités à consulter plus tôt
«Contrairement aux hommes, les femmes sont habituées à voir un médecin depuis qu'elles sont jeunes», relève Alexandre de la Taille, président de l'association française d'urologie. A l'inverse, un homme consulte souvent pour la première fois «quand un problème de santé apparaît, ou quand il reçoit à 50 ans le papier de la Sécu pour effectuer un dépistage du colon ou de la prostate», déplore-t-il. Pour rappel, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme avec 58 000 nouveaux cas détectés chaque année et 8 000 décès. 1,7 million de cancers de la prostate seront détectés d’ici 2030. Les maladies typiquement masculines -cancer des testicules, de la prostate, troubles urinaires ou de l'érection- demeurent «taboues», selon le médecin, qui incite les hommes à ne pas attendre que les problèmes surviennent pour consulter. «Un diagnostic tardif complique forcément la prise en charge».
Movember, un mouvement né en Australie en 2012
Comme chaque année depuis 2012 en France, le mois de novembre marque ainsi le début de «Movember», un mouvement né en Australie. Depuis le premier confinement, l'accent est également mis sur les problématiques de santé mentale, qui restent trop taboues chez les hommes. «De nombreuses études montrent qu'un homme ne dit pas quand il ne va pas bien, parce qu'il ne veut pas avouer ses faiblesses», pointe Mathilde Bourdon, porte-parole pour la France de l'ONG Movember. Or, 75% des morts par suicide en France sont des hommes.
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