Maladie d'Alzheimer : guide d'accompagnement

L'objectif de ce guide tiré à 10.000 exemplaires, intitulé "J'ai été... Je suis", est d'aider les malades à conserver leur estime de soi et leur dignité. La personne atteinte de la maladie d'Alzheimer est un être humain à part entière qui a deux identités, l'ancienne qui est toujours présente et la nouvelle mais qui à ses barrières, a expliqué le Dr Georges Patat, gérontologue, fondateur des Parentèles, mercredi lors d'une conférence de presse.

Ce sont ces barrières que le Dr Patat propose de franchir en favorisant les émotions positives car, au cours de la maladie d'Alzheimer, "la mémoire qui sait", la mémoire cognitive, disparaît progressivement au profit de "la mémoire qui ressent", la mémoire émotionnelle. Dans les processus mnésiques, les souvenirs se construisent via les sensations et donc les émotions, a expliqué le Pr Christian Corbé, directeur de l'Institution nationale des Invalides à Paris, convié à cette conférence de presse.

Le guide donne des pistes aux aidants pour entrer en communication avec le patient: avoir un visage souriant, parler avec une voix douce, diffuser une musique qui semble lui plaire, ne pas forcer à faire manger des aliments qu'il n'aime pas, etc. Cette méthode rappelle celle de "l'humanitude", note-t-on.

Le Dr Patat invite les familles à accepter de se faire aider et à faire confiance aux soignants. Ces derniers doivent tout mettre en oeuvre pour entrer en relation avec le malade, garder ses distances tout en prodiguant de l'affection.

C'est cette approche qui est mise en oeuvre dans les établissements des Parentèles.

Initié en 1984-86, ce projet a abouti à la création d'une association, qui assure des travaux de recherche sur l'accompagnement des malades, des études d'évaluation, de l'information et de la formation, puis d'une société commerciale, qui gère actuellement sept établissements, tous situés en Ile-de-France, a indiqué à l'APM le Dr Patat.

"Nos établissements disposent d'appartements privés et de parties communes équipées. Ils proposent aussi des services de soins de kinésithérapie et de balnéothérapie notamment. Les lieux ont été conçus de manière à réduire l'anxiété, donner des repères et favoriser les émotions positives par le choix des couleurs, de la lumière, des signalétiques..."

"Les appartements possèdent en outre une architecture évolutive qui permet de s'adapter au patient au fur et à mesure que la maladie évolue pour qu'il puisse choisir le moment d'entrer en Ehpad (établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes)."

Les Parentèles ont aussi installé ces établissements dans un environnement assurant aux patients un lien social avec des commerces, des transports et des lieux de culture à proximité, ajoute-t-il.

Ces structures sont complémentaires des services hospitaliers, réseaux gérontologiques locaux, Ehpad non spécialisés, services d'aide à domicile et associations d'aide aux patients et à leurs familles.

Il semble que cette organisation permet de réduire les troubles du comportement des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'améliorer leur bien-être et celui de leurs proches. Des protocoles sont en cours d'élaboration pour évaluer scientifiquement cet impact, précise à l'APM le Dr Patat.

Actuellement, les Parentèles rassemblent 413 lits et 290 aidants professionnels accompagnent les résidents. Selon la situation géographique de l'établissement, les tarifs d'hébergement varient de 55 à 80 euros par jour.

Avec le concours des collectivités locales, les Parentèles ont pour objectif d'obtenir l'autorisation de création d'une dizaine de nouveaux sites dans les six prochaines années, est-il indiqué sur le site internet du groupe.

Les trois prochains établissements devraient voir le jour en Ile-de-France, dans le Vaucluse et la Marne, a précisé à l'APM le Dr Patat.

("J'ai été... je suis", 51 pages, disponible sur demande à contact@parenteles.fr ou au 01.40.54.90.49)