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INFOS ET ACTUALITES

L’usage du défibrillateur semi-automatique autorisé à toute personne « non médecin ».

Publié le 11/05/2007

Ce nouveau décret modifie les trois points suivants :

- Article R6311-14 : les appareils de type DSA (semi-automatiques) ou DAE (entièrement automatiques) sont regroupés sous la dénomination « appareils défibrillateurs automatisés externes ».

- Article R6311-15 : Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe répondant aux caractéristiques définies à l'article R. 6311-14. ».

- Article R6311-16 : le Ministre de la santé organise une évaluation des modalités d’utilisation de défibrillateurs automatisés externes par le recueil de données transmises par les équipes de secours.

Les collectivités locales, les associations, les équipes de secours n’auront plus à se poser de questions en terme d’équipement. Est-il plus utile ou « légal » de mettre à disposition du grand public (gare, plage, terrains de sport, lieux publics, …) des DSA ou des DAE ? Il existait jusqu’à présent un flou technique et réglementaire car les défibrillateurs entièrement automatiques n’étaient jamais cités explicitement. Maintenant, on parle clairement d’une seule catégorie d’appareils défibrillateurs automatisés externes.

Le nouvel article R6311-15 est on ne peut plus clair. Toute personne est habilitée à utiliser un appareil défibrillateur automatisé externe. On se rapproche tout simplement de la législation anglo-saxonne. Dans les pays ayant l’expérience d’une utilisation libre de ces appareils, aucun incident ou accident majeur n’est survenu. Mais ce sont les victimes de fibrillation ventriculaire qui en ont bénéficié.

Pour les infirmiers c’est une double révolution ! D’une part il ne sera pas nécessaire aux IFSI de se lancer dans des formations longues (8 heures minimum) et coûteuses (salles, mannequins, jury, …) élaborés en partenariat avec les SAMU locaux (seuls habilités à délivrer ce type de formation). D’autre part l’infirmier pourra comme n’importe quel citoyen porter secours à une victime avec un DSA ou un DAE sans se soucier de sa responsabilité (a-t-il validé sa formation et son recyclage annuel ?, est-il en service ?, …).

Attention toutefois, il faut bien rappeler que le DSA ou le DAE ne sont utiles que dans des cas bien particuliers : fibrillation ventriculaire et état de mort apparente (inconscience,absence de pouls perçu, arrêt ventilatoire). Ce qui veut dire qu’un infirmier qui ne saurait pratiquer un massage cardiaque externe (MCE) ou une ventilation artificielle type bouche à bouche (BAB) et la mise en place de la victime en position latérale de sécurité (PLS), serait bien moins excusable qu’un promeneur sans aucune compétence dans le domaine !

Alors oui pour la libération de l’usage des appareils défibrillateurs automatisés externes, mais attention à s’intéresser à son métier d’infirmier et plus généralement de soignant et développer les compétences nécessaires pour prendre en charge efficacement une victime. La formation aux gestes de secours (diplômes de secourisme par exemple) reste sinon une nécessité absolue, une excellente plus value personnelle et professionnelle. Et quand chaque année les infirmiers ne savent pas comment utiliser leur nouveau droit individuel à la formation, pensez à un stage de secourisme par exemple !


Jérôme CLÉMENT

pour infirmiers.com
jerome.clement@infirmiers.com

* Source LEGIFRANCE, http://www.legifrance.gouv.fr/


Source : infirmiers.com