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Libérer du temps pour les Ibode en stérilisation

Publié le 14/04/2008

Un certain nombre d'établissements de santé expérimentent la traçabilité à l'instrument via un marquage afin de pouvoir répondre à la législation sur le prion qui impose d'être capable de retrouver les derniers patients opérés avec un dispositif utilisé chez un patient chez qui l'on a découvert un risque infectieux.

Cette traçabilité à l'instrument permet aussi une aide à la maintenance, à la gestion des stocks et des périmés dans le parc d'instrumentation et elle offre une aide précieuse pour recomposer les plateaux d'instruments pour les blocs opératoires au cours de leur retraitement.

Le CHIC de Montreuil a opté pour les puces RFID (Radio Frequency Identification) qui permettent l'inscription de données modifiables. Une puce est soudée sur chaque instrument. C'est actuellement la solution de marquage la plus sophistiquée puisqu'elle permet de stocker d'autres informations que le code d'identification de l'instrument, qu'elle a une très bonne résistance aux traitements que subissent les instruments mais c'est aussi la plus chère.

"Le coût est largement compensé par le temps d'Ibode libéré et les différentes solutions apportées pour les blocs opératoires", a indiqué l'équipe de Jean-Marc Dauchot, pharmacien responsable du CHIC de Montreuil, dans une communication affichée présentée lors des 30èmes Journées nationales d'études sur la stérilisation dans les établissements de santé organisées mercredi et jeudi à Nantes par le Centre d'études et de formation hospitalières (CEFH).

L'équipe a évalué à 24.000 euros, l'investissement pour 10 ans en puces RFID comprenant l'équipement bureautique, les puces et leur intégration aux instruments pour un ensemble de 2.000 puces.

Le bénéfice de leur utilisation a été établi à 10.000 heures de temps d'Ibode libéré par an. Les infirmières de bloc opératoire n'ont plus besoin d'être présentes en stérilisation pour effectuer la recomposition des plateaux puisque cette tâche peut être transférée aux agents de stérilisation qui sont aidés par les puces.

La puce de chaque instrument est lue au moyen d'un lecteur (avec ou sans fil) et d'un logiciel associé. L'agent contrôle au fur et à mesure de la recomposition que la boîte comprend bien l'ensemble des éléments spécifiés sur une liste informatisée.

Cela permet de diminuer le recours à l'intérim qui est onéreux, ainsi qu'aux heures supplémentaires. Les Ibode peuvent donc être davantage présentes au bloc opératoire, ce qui permet d'augmenter l'activité chirurgicale car cet établissement qui comporte un bloc de huit salles et qui fait 5.600 opérations par an, souffre d'un manque de personnel Ibode.

Cette progression de l'activité qui permet de mieux répondre aux besoins des patients a également un impact favorable sur les recettes de l'hôpital du fait de la tarification à l'activité (T2A) qui rémunère les établissements selon la quantité de séjours et d'actes enregistrés.

L'équipe mentionne aussi parmi les bénéfices une valorisation du métier d'Ibode, un parc d'instruments mieux suivi et donc mieux géré.

Interrogé sur la valorisation financière de ces 10.000 heures libérées par an, Jean-Marc Dauchot indique qu'il est en train de la chiffrer précisément en vue d'une publication dans une revue. "C'est largement en faveur des puces RFID", assure-t-il.

L'hôpital a commencé à utiliser les puces RFID en janvier 2007 pour tracer ses containers. "Nous terminons avec les containers d'orthopédie", précise le pharmacien. De plus, la traçabilité à l'instrument a été initiée en août 2007 pour la gynécologie-obstétrique. Elle est en train d'être étendue à l'ORL puis viendront les autres spécialités.

"Nous ciblons les boîtes difficiles à recomposer par les agents de stérilisation et les boîtes à risque particulier concernant les agents transmissibles non conventionnels (ATNC)", indique-t-il à l'APM.

La société qui commercialise ces puces, MBBS, compte aussi parmi ses clients l'hôpital Bichat (Paris, AP-HP), le CHU de Lille (pour ses paniers et containers), le CH de Nanterre et l'hôpital d'Eaubonne-Montmorency, ainsi que pour des préparations en pharmacie la Pitié-Salpêtrière et l'hôpital Robert-Debré (Paris, AP-HP), rappelle-t-on.

Son responsable commercial France, Florent Garzuel, rencontré au cours des journées, cite également le CH de Vesoul (Haute-Saône) pour ses paniers et le CHU de Besançon pour ses paniers dans une première étape avant de passer aux instruments ensuite.

La phase de déploiement se poursuit à l'hôpital Bichat (service de Damien Talon), un des établissements pionniers pour la RFID, avec le marquage de l'instrumentation du bloc de cardiologie d'ici fin 2008, ce qui correspond à 7.500 instruments, indique à l'APM Philippe Hermann de MBBS.

La société suisse commence à avoir aussi des établissements clients à l'étranger, en Allemagne et en Autriche notamment. Un fabricant lyonnais de matériel pour la chirurgie du pied, EOS, a annoncé qu'il allait marquer ses produits avec les puces RFID.

"Nous sommes dans une phase de consolidation actuellement", indique Philippe Hermann, interrogé sur son activité. Les problèmes logistiques initiaux qui ont pu freiné un peu le développement de cette technique d'introduction récente se résolvent, notamment la question du logiciel de traçabilité associé.

La société Sedia a développé un logiciel pour la recomposition des boîtes. MBBS a aussi un accord avec Aegle. De plus, Sterigest s'est également interfacé. Cela constitue une série de solutions.

MBBS propose aussi ses puces RFID pour se substituer aux fiches navettes qui accompagnent les ancillaires, matériel accessoire nécessaire à la pose de prothèses et d'implants que les fabricants prêtent aux établissements de santé. La fiche navette comprend notamment l'évaluation du risque ATNC des patients opérés mais elle fait souvent défaut, posant beaucoup de problèmes aux fabricants et aux utilisateurs.


Source : infirmiers.com