L'hospitalisation privée choquée par des propos de Ségolène Royal tenus à Lyon

Se présentant comme la "présidente de la défense de l'hôpital public", Ségolène Royal a fustigé le secteur privé en indiquant que celui-ci rémunère "trois à quatre fois plus" ses personnels médicaux et "se permet de choisir les malades" et de renvoyer vers l'hôpital public "lorsque c'est difficile ou lorsque ça va mal".

Ces propos sont "blessants et injustes pour l'ensemble de la collectivité hospitalière privée", dénonce la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), dans un communiqué.

Ils "témoignent d'une grande méconnaissance de l'activité des cliniques privées", estime-t-elle.

La FHP répond que les cliniques "ne sélectionnent pas les patients sur l'argent" puisqu'elles accueillent "50% des patients bénéficiaires de la Couverture maladie universelle (CMU), et qu'elles ne les accueillent pas non plus en fonction "de leur pathologie ou de leur âge".

Rappelant que les médecins et les salariés des cliniques ont les "mêmes compétences" que ceux travaillant dans les hôpitaux, elle invite la candidate du PS à venir visiter l'un de ses établissements.

Le Syndicat des cliniques spécialisées en médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) va dans le même sens en estimant que les propos de la candidate, qui lui ont été confirmés par la suite par un proche de Ségolène Royal, sont "polémiques et diffamatoires".

Dire que les praticiens libéraux sont mieux rémunérés dans le secteur privé revient à "confondre chiffre d'affaire d'un cabinet libéral qui a toutes ses charges à assumer et salaire d'un praticien", affirme SCS.

"C'est également opposer les deux secteurs alors qu'il faut aujourd'hui une convergence totale pour améliorer la santé publique", ajoute le syndicat qui a adressé un questionnaire à la candidate socialiste pour connaître plus précisément ses engagements.