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Les urgentistes proposent de nouveaux critères de gravité d'une décompensation de BPCO

Publié le 19/10/2004

DEAUVILLE - Les médecins urgentistes et les experts réunis la semaine dernière à deauville aux journées scientifiques organisées par samu de france se sont mis d'accord pour donner une nouvelle définition de la sévérité d'une décompensation d'une broncho-pneumopathie chronique obstructive (bpco), qui soit plus en conformité avec la pratique pré-hospitalière.

six ateliers avaient été organisés autour du thème de la dyspnée aiguë, auxquels les médecins urgentistes et les experts avaient été conviés pour
partager et confronter la pratique et l'état de l'art et apporter,éventuellement des propositions de modifications. le dr frédéric adnet,
président de la commission scientifique de samu de france, a fait part à apm santé de quelques-unes de ces propositions en ce qui concerne la décompensation d'une bpco et l'asthme aigu grave.

la gravité d'une décompensation d'une bpco est classée selon trois critères à l'hôpital : une majoration de la dyspnée, une augmentation du volume des crachats et une modification de l'aspect des crachats, explique le médecin. la présence de ces trois critères témoigne d'une exacerbation sévère, celle de deux d'une exacerbation moyenne et celle d'un seul critère d'une exacerbation modérée..

"cette définition est incontournable mais inutile en pré-hospitalier, commente le dr adnet. elle ne permet pas, poursuit-il, de stratifier la
sévérité d'une décompensation de bpco en urgence".

partagée par de nombreux médecins urgentistes venus faire part de leur pratique dans le domaine de la dyspnée aiguë, thématique choisie cette année par samu de france pour ses journées scientifiques, cette remarque a conduit à la proposition d'une nouvelle définition.

celle-ci repose également sur trois critères : majoration de la dyspnée, aggravation de l'état de santé du patient et score sur l'échelle numérique
d'évaluation de la dyspnée par le patient lui-même. graduée de 0 à 10, cette échelle est un bon marqueur de la sévérité de la dyspnée, d'après les différentes études d'évaluation qui ont porté sur son efficacité.

pour ce qui est de l'insuffisance respiratoire chronique, l'état de l'art préconise "l'augmentation de l'oxygène par peur de l'hypercapnie". "or, nous préconisons l'oxygénothérapie sans limitation de débit avec une saturation en oxygène supérieure à 90%", explique le dr adnet, précisant que "l'hypercapnie est moins grave que l'hypoxie lorsque le patient est entre les mains d'urgentistes".

les praticiens se sont également accordés sur l'intérêt d'une ventilation non invasive dès la phase pré hospitalière, recommandation qui, sous réserve de validation par le comité de lecture de samu de france, apparaîtra dans les monographies qui seront rendues publiques d'ici 2 mois.

enfin, il ressort de ces confrontations que le débit de pointe n'est pas assez utilisé dans la prise en charge de l'asthme aigu grave en
pré-hospitalier. il doit être inférieur à 150 litres/minute ou à la moitié de la valeur théorique. par ailleurs, les critères de gravité retenus pour
les équipes de smur sont la survenue d'une crise inhabituelle ou progressive, la difficulté à parler, l'agitation.

d'autre part, face au problème de "diagnostic différentiel entre un asthme cardiaque et une vraie crise", il a été convenu que "toute crise d'asthme inaugural après 60 ans est une insuffisance cardiaque jusqu'à preuve du contraire". les corticoïdes pourront être proposés quelle que soit la gravité de la crise d'asthme. enfin, il a été proposé d'abandonner la prise du pouls paradoxal, indique le dr adnet.

l'ensemble des propositions sur lesquelles se sont accordés les médecins urgentistes et les experts seront examinées par la commission scientifique de samu de france et feront l'objet d'une publication à l'intention de tous les congressistes d'ici deux mois./ar


Source : infirmiers.com