Santé Publique France s'inquiète de la prévalence des tentatives de suicide et idées suicidaires chez les plus jeunes. Pour les 18-24 ans, les pensées suicidaires ont été multipliées par deux entre 2014 et 2021, passant de 3,3% à 7,2%. En 2017, 6,1% des plus jeunes déclaraient avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie, ils étaient 9,2% en 2021. En 2021, 4,8% des jeunes femmes entre 18 et 24 ans ont indiqué avoir eu des pensées suicidaires.
L'impact du Covid
Santé publique France pointe «l'impact important de l'épidémie de Covid-19 sur la santé mentale de la population» et fait le «constat d'une détérioration plus importante de la santé mentale des plus jeunes à la suite de la pandémie de Covid-19». Ces pensées suicidaires et tentatives de suicide en hausse «constituent un changement important puisqu'elles étaient inférieures ou comparables aux autres tranches d'âge de la population dans les baromètres santé qui ont précédé la pandémie de Covid-19», note l'agence de santé publique.
Les hommes restent les premières victimes
L'enquête révèle aussi que si les hommes sont plus concernés par le suicide que les femmes (en France, 75% des morts par suicide sont des hommes), les jeunes femmes déclarent plus d'idées suicidaires (4,8% en 2021 contre 3,5% pour les hommes).
Par ailleurs, les personnes vulnérables sur le plan socio-économique, sans baccalauréat, celles vivant seules ou élevant seules leurs enfants, sont davantage touchées par les gestes et idées suicidaires.
Une des limites du baromètre : les adolescents n'ont pas été interrogés, alors que «l'enquête sur la santé et les consommations lors de l'appel de préparation à la défense (Escapad) menée auprès de tous les jeunes de 17 ans montre une forte hausse des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois (18% des jeunes en 2022, contre 11,4% en 2017)».
L'importance d'un meilleur suivi des personnes à rique
Santé Publique France appelle à renforcer les politiques de prévention du suicide, mais aussi a mettre en place un meilleur suivi des personnes qui ont fait une tentative et qui sortent de l'hôpital, ce qui permet de réduire les risques de récidive. Pas de rendez-vous avant des mois pour une consultation avec un médecin en ville, pénurie de moyens, politiques de prévention trop peu ambitieuses... La question des moyens, au cœur du sujet, est dénoncée depuis longtemps par la psychiatrie. L'agence rappelle que la France présentait au sein des pays européens un des taux de suicide les plus élevés avec 8 666 décès en 2017. À l'échelle mondiale, plus de 1% des personnes qui se suicident sont françaises.
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