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Legionellose : Dans le Pas de Calais, une des plus grave épidémies connues en France

Publié le 07/01/2004

Les bactéries Légionella vivent dans l'eau douce et prolifèrent lorsque la température est de 35 à 40° C. On les retrouve notamment dans les installations sanitaires (douches, robinets...), les installations de climatisation, les eaux thermales. Cette bactérie peut provoquer une infection pulmonaire, la maladie des Légionnaires ou légionellose, qui survient uniquement chez les personnes fragilisées (sujets âgés, immunodéprimés).

Cette maladie peut être sévère, entraînant le décès d'un peu plus de 15% des cas. La contamination se faisant par inhalation, toutes les pratiques conduisant à une aérosolisation (douche, aérosol, bain prolongé) sont des situations à risque. Les épidémies survenant en milieu hospitalier touchent des patients fragilisés et sont généralement liées à l'exposition à des douches d'eau chaude sanitaire contaminées.

La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire depuis 1987. Le dispositif de surveillance a été renforcé en 1997 avec la publication d'une circulaire relative à la prévention et à la surveillance de la légionellose, accompagnée d'un guide d'investigation.

Le nombre de cas déclarés a fortement augmenté depuis 1997, passant de 213 cas déclarés en 1997 à 610 cas en 2000 et 1021 cas en 2002, sans que l'on puisse dire quelle est la part de cette augmentation liée aux progrès diagnostiques et à une amélioration de la déclaration.

Les cas survenus en établissements de santé représentent moins d'un quart des cas déclarés. Les autres sources de transmission décrites sont notamment les hôtels et campings, commerces, établissements thermaux. La majorité des cas sont dits "sporadiques" et la source n'est pas précisée.

Un quart de siècle s'est écoulé depuis la description de la première épidémie de légionelloses survenue à Philadelphie en juillet 1976. Il s'agissait de pneumonies ayant touché des anciens combattants de l'American Legion.

LA FRANCE NON ÉPARGNÉE

La France n'a pas été épargnée. Des cas groupés ont été identifiés. Tout d'abord à Paris en juin-juillet 1998 avec 20 cas dont 4 décès, en 1999 avec 8 cas dont un décès. Ensuite, entre juillet-novembre 2000, une épidémie est survenue à Rennes. Vingt-deux cas ont été identifiés dont quatre décès. Les souches isolées de deux tours réfrigérantes du centre ville présentaient le même profil génomique que les souches humaines. L'hypothèse d'une contamination par ce biais a donc été retenue.

Plusieurs cas groupés dans des établissements hospitaliers ont été rapportés en 2000. Parmi eux, six ont été identifiés entre janvier et mars dans une clinique à Toulouse, quatre en octobre-novembre dans une clinique du département du Rhône, trois en juin dans une clinique du département des Bouches-du-Rhône. A Paris, entre janvier et mai, cinq cas sont survenus dans un centre hospitalier universitaire et, entre octobre et décembre, 9 cas ont été relevés à l'hôpital Européen Georges Pompidou entraînant des décès.

En 2002, à Meaux (Seine-et-Marne) avec 20 cas dont 2 décès, à Sarlat (Dordogne) avec 31 cas dont 2 décès, en 2003, à Montpellier avec 30 cas dont 4 décès, à Poitiers avec 20 cas, les tours aéroréfrigérantes sont à nouveau sur la sellette.

En 2000, le nombre officiel de cas (1 pour 100.000 habitants) était déjà supérieur au taux moyen européen (0,5 cas pour 100.000 habitants) mais semblable à celui observé aux Pays-Bas, en Suisse, ou en Espagne. L'incidence la plus élevée retrouvée en Europe atteignait 1,7 cas pour 100.000 habitants au Danemark qui possède un système de diagnostic et de surveillance très actif, taux que la France a atteint en 2002.

Finalement, en 2002, l'incidence moyenne européenne était évaluée à 1 pour 100.000 habitants et était maximale en Espagne avec 3,4 pour 100.000 habitants. La France reste malgré tout en tête de peloton.

Sans compter les cas non déclarés. Une étude réalisée en 1999-2000 sur les données de 1998 a estimé à 1.200 le nombre de cas de légionelloses effectivement diagnostiqués en France pendant l'année alors que seuls un tiers avaient fait l'objet d'une déclaration. Les chiffres fournis par l'Institut national de veille sanitaire sont donc vraisemblablement sous-estimés malgré une meilleure déclaration des cas./yg


Source : infirmiers.com