La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) a dévoilé quelques résultats de son enquête urgences 2023. Mené vingt-quatre heures durant l'année dernière de 8h le 13 juin à 8h le lendemain matin, ce travail fournit un check-up sur 58 500 passages, soit une progression de 13% de ce nombre en dix ans par rapport à la précédente enquête effectuée le 11 juin 2013.
Un infirmier d'accueil dans 95% des cas
Pour l'heure, il ressort de cette enquête que le nombre total de passages sur vingt-quatre heures varie de 10 à 290 parmi les structures répondantes avec 21% d'entre elles sous les 40 passages, 60% entre 40 et 120 et 19% au-delà. Force est également de constater que le poste d'accueil et d'orientation s'est fortement généralisé en dix ans. Cela concerne désormais 95% des points d'accueil contre 75% en 2013 et 55% en 2002. Ce taux atteint même les 100% dans les services émargeant à plus de 80 passages. À noter que le médecin d'accueil et d'orientation (MAO) n'est présent au côté de l'infirmier organisateur de l'accueil (IOA) que dans 18% des structures.
Focus sur certains types de prise en charge :
- 26% des points d'accueil disposent dans leur établissement d'une unité neurovasculaire (UNV) avec, pour trois quarts d'entre eux, un passage systématique par les urgences avant l'UNV ;
- 40% peuvent initier la thrombolyse dès les urgences avant transfert vers l'UNV ;
- 34% ne disposent d'aucune UNV ni de la moindre organisation pour amorcer une thrombolyse ;
- 66% peuvent accueillir des traumatisés sévères, en sachant que 75% des points d'accueil publics sont organisés en ce sens contre seulement 34% dans le privé.
La promesse de recherches statistiques
Une chose est sûre, cette enquête structurelle et non conjoncturelle s'avère d'une "richesse folle", témoigne le Pr Youri Yordanov auprès d'Hospimedia. Elle représente un vrai complément aux résumés de passages aux urgences, qui n'offrent pas la même finesse ni la même granularité statistique. C'est l'occasion de battre en brèche certaines contre-vérités en attestant que la moitié des patients restent moins de deux heures aux urgences, que l'accueil et l'orientation s'effectuent dans la demi-heure qui suit leur arrivée pour 90% d'entre eux et que la même proportion s'y rend tout en consultant également leur médecin de ville.
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