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RÉACTIONS

Le monde infirmier "reste sur sa faim" après le discours de Gabriel Attal

Publié le 31/01/2024

Passerelles vers les études de médecine, revalorisations des infirmières scolaires... Lors de son discours de politique générale, le 30 janvier, le Premier ministre a énoncé les grands axes qui concernent la santé. Un discours accueilli avec tiédeur par les organisations infirmières. 

infirmiers

La Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) «reste sur sa faim»

Sur le dossier de l'accès aux soins, la FNI évoque des améliorations qui vont dans le bon sens mais qui relèvent du «temps long» et «appelle le chef du Gouvernement à concrétiser les pistes ouvertes par le Président de la République le 16 janvier qui recommandait de s’appuyer davantage sur les paramédicaux, et en particulier aux infirmières et infirmiers libéraux (IDEL)». La FNI demande au gouvernement de «passer à l'action» : «La politique ambitieuse en faveur de l’évolution de la profession et de ses compétences, lancée en 2023, doit être assumée. Elle est nécessaire pour aboutir rapidement pour répondre aux préoccupations des Français, soulager les urgences, libérer du temps médical et accélérer les déploiements de la prise en charge du grand âge à domicile. A cet égard, une nécessaire clarification doit avoir lieu au sujet de la possibilité de recourir à une loi de programmation pluriannuelle pour le grand âge». 

Toujours en attente d'une simplification administrative

La FNI encourage également la simplification administrative et entend apporter des pistes concrètes : «Par exemple, en cas d’erreur ou d’imprécision dans la rédaction d’une prescription d’acte infirmier, au lieu de mobiliser du temps médical et du temps infirmier pour l’élaboration d’une nouvelle prescription, la FNI propose que l’infirmier puisse annoter l’ordonnance et y porter le bon libellé. Cette mesure, fondée sur la confiance, facilitera la vie des médecins et celle des infirmiers».

Sur le dossier de la fin de vie, enfin, la FNI salue «la confirmation du maintien du projet de loi sur l’aide active à mourir avant la fin de l’été» qui selon elle, «va permettre d’avancer sur ce sujet difficile. Cette réforme devra être accompagnée par un plan de soins palliatifs qui mobilise les IDEL sur la fin de vie à domicile. Là encore la FNI a travaillé des propositions dans ce sens», rappelle-t-elle. La FNI qui ne constate aucune «inflexion majeure dans la réorganisation du système de santé», assure «rester sur sa faim et attend la feuille de route de la nouvelle ministre du Travail et de la Santé et des Solidarités».

Le SNIA attend «une valorisation à la hauteur» de la contribution des infirmiers anesthésistes dans le système de santé 

Le Syndicat National des Infirmiers(eres) anesthésistes (Snia) salue «le rappel, en creux, de la valeur et la durée des études des IADES (Bac+5 Master) pour proposer d'admettre les IADE expérimentés en 3ème année de médecine», mais évoque une annonce «anecdotique» au regard des réalités démographiques et socio-économiques de la profession. «Les 11 000 infirmier(e)s-anesthésistes, aspirent légitimement à une reconnaissance et une valorisation à la hauteur de leur contribution au système de santé», soulignent-ils. «Nous tenons à souligner l'impérieuse nécessité de reconnaître statutairement notre pratique clinique et la qualité de nos soins. Les compétences et le niveau d'autonomie clinique que nous détenons réclament une reconnaissance explicite dans le Code de la santé publique, un objectif central des travaux débutés il y a 3 ans et à l’arrêt depuis plusieurs mois».

Le SNICS-FSU : «Rien de nouveau» dans les annonces d'Attal 

Le Snics FSU se montre très critique à l'égard des annonces : «Annonces d'Attal : rien de nouveau !», lance le syndicat des infirmiers scolaires, qui souligne que la «revalorisation annoncée dès décembre 2023 devait être effective dès janvier», prévue par un amendement du budget de l’État. Revenant sur les 800 euros de prime annoncés, en réalité, celle-ci compense, rétroactivement, le délai de mise en place de l’augmentation prévue : «cette somme correspond au dû de janvier à mai», rappelle ainsi le syndicat. Le SNICS-FSU demande que cette revalorisation soit donc indiciaire comme annoncée en décembre. 

🔴ARNAQUE d’Attal pr les infirmières scolaires👇les 200€ st actés depuis décembre(ce n’est pas un scoop)et les 800€ en mai sont juste le rattrapage depuis janvier. rien sur le manque d’infirmière ds les établissements? 😡 Les annonces d’Attal pr la santé https://t.co/yfetTI2BHz

— Gerardin Sigrid (@GerardinSigrid) January 31, 2024

 

L'UNPS, demande «la nomination urgente d'un ou d’une ministre délégué·e dédié·e à la santé»

L'Union Nationale des Professionnels de Santé (UNPS)qui réunit notamment Convergence Infirmière, la FNI et le Sniil, réaffirme «son attachement au maintien de l'Aide Médicale d'État (AME), cruciale d'un point de vue sanitaire». Les représentants des douze professions de santé conventionnées représentées à l’UNPS réclament un débat parlementaire approfondi sur les questions éthiques, déontologiques, d’accès aux soins, de santé publique et d’économie si une réforme de l'AME devait être envisagée.  

L’UNPS attend aussi des mesures concrètes sur l’accès à un professionnel de santé et sur les projets spécifiques pour les professionnels de santé libéraux. «Aucune annonce précise n'a été faite sur l’attractivité des métiers du soin, encore moins sur l'amélioration de leurs conditions d'exercice, de leur santé et de leur sécurité, sur la revalorisation des actes des libéraux, et plus généralement sur l’accès aux soins en ville».

Enfin, la prévention est la principale oubliée de ce discours selon l'UNPS, pourtant «pilier fondamental de notre système de santé». Pour finir, l'UNPS «demande la nomination urgente d'un ou d’une Ministre délégué·e dédié·e à la santé et à la prévention afin de garantir que ces questions soient traitées avec l'attention et l'expertise qu'elles méritent, pour renforcer l'efficacité et l’attractivité de notre système de santé».

Dans un communiqué à part, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) s'insurge : «pendant que le Premier Ministre évoquait les divers enjeux nationaux, il est passé à côté de ceux concernant la santé publique de demain». 

«Le discours fait bien état des déserts médicaux, mais omet totalement le rôle crucial des autres professionnels de santé pour faire face à ce problème. On ne peut que déplorer l’absence d’annonces pour notre profession pourtant essentielle pour répondre aux enjeux en matière de prévention et maintien à domicile. La ligne directrice dictée par notre nouveau Premier Ministre ne laisse pas percevoir de futur réjouissant pour une profession qui souffre déjà d’un manque de reconnaissance et de valorisation».

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com