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Le monde hospitalier peu convaincu par les propos de Nicolas Sarkozy

Publié le 12/01/2009

Lors de son intervention, le président de la République a estimé que la situation des hôpitaux ne serait pas améliorée par une augmentation des moyens mais par une meilleure organisation et un développement des coopérations avec les autres établissements et la médecine de ville. (Voir "Les voeux du président de la république")

Il n'a pas évoqué les déficits des établissements et les suppressions de postes décidées dans certains établissements, note-t-on.

En apportant tout d'abord son soutien au personnel hospitalier, le chef de l'Etat "a prononcé un discours d'opportunité car il existe une grande inquiétude des personnels", a commenté le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Claude Evin, interrogé par l'APM.

"Il était bien qu'il dise au personnel qu'il compte beaucoup", a-t-il ajouté.

Mais Nicolas Sarkozy "n'a pas apporté de réponses sur le maintien de très grandes tensions budgétaires qui ont des répercussions sur l'emploi", a-t-il regretté.

Claude Evin confirme que les moyens des hôpitaux ont augmenté de 23 milliards d'euros entre 1998 et 2008. Il précise que certaines années, une partie de l'augmentation visait à couvrir les créations de postes pour l'application des 35 heures.

"Le problème est, actuellement, que ces moyens ne sont pas à la hauteur des missions demandées aux hôpitaux", déclare le président de la FHF.

"Il faut faire des réformes structurelles", souligne-t-il. Mais le chef de l'Etat et le gouvernement doivent admettre que les hôpitaux doivent procéder à des suppressions d'emplois pour atteindre l'objectif d'un équilibre financier fixé par le gouvernement.

Selon la FHF, le déficit total des hôpitaux aurait atteint entre 800 millions et un milliard d'euros fin 2008, dont 450 millions pour les CHU. Ce montant correspond à 30.000 emplois.

LES SYNDICATS APPELLENT A LA MOBILISATION LE 29 JANVIER

"Il faut assainir la situation des établissements qui en ont besoin et leur apporter des moyens", a déclaré de son côté Luc Delrue de la fédération santé Force ouvrière, en constatant que Nicolas Sarkozy n'a pas abordé "la question cruciale" des difficultés budgétaires et leurs conséquences.

Il a précisé que son syndicat se joindrait à la journée de protestation interprofessionnelle organisée le 29 janvier.

La Fédération CGT de la santé et de l'action sociale a également indiqué, dans un communiqué, qu'elle réclamera le 29 janvier "davantage de service public, de moyens humains et financiers, de démocratie citoyenne et sociale".

La CGT estime que le président de la République a "confirmé les orientations très libérales de la politique de santé du gouvernement" et qu'il est "resté sourd aux hospitaliers".

Elle regrette qu'aucun "bilan" n'ait été tiré "des milliers de lits fermés", de la restructuration "de centaines de services d'urgence et de maternités" ou encore du financement à l'activité.

Au sujet de l'augmentation des crédits hospitaliers sur dix ans, elle souligne que "Nicolas Sarkozy a oublié de dire que les exonérations sociales de cotisations sociales sont passées de 10 milliards d'euros par an à 23,6 milliards". "Il est facile de vider les caisses de la sécurité sociale et de crier au scandale sur les dépenses hospitalières", dénonce-t-elle.

NICOLAS SARKOZY PEINE A CONVAINCRE


Dans un communiqué publié vendredi, la Coordination médicale hospitalière (CMH) estime que le discours de Nicolas Sarkozy "par ses omissions (...) peine à convaincre".

Elle note notamment que la reconnaissance des soignants n'a pas été évoquée par le chef de l'Etat. Alors que les infirmières "restent les parents pauvres", les "disparités régionales d'attractivité, l'absentéisme et l'évolution des métiers auraient du être l'occasion d'une vraie initiative", estime le syndicat.

La création des agences régionales de santé (ARS), l'organisation territoriale des hôpitaux, la réorganisation de la permanence des soins sont des éléments "positifs" de la loi, mais la CMH déplore le "maintien de la solution du patron miraculeux".

S'il est "exact de dire que les recettes des hôpitaux n'ont jamais été aussi élevées", l'organisation juge en revanche inexact de "laisser croire que l'augmentation des moyens est synonyme de sortie de crise".


Source : infirmiers.com