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L'affaire Malèvre illustre le ratard français des soins palliatifs

Publié le 25/01/2003

Dans son livre et dans ses propos, l'ex-infirmière de l'hôpital de Mantes-la-Jolie (Yvelines) tente régulièrement de se justifier en disant qu'elle n'avait pas reçu de formation aux soins palliatifs malgré des demandes réitérées.

De fait, le concept de soins palliatifs venu de Grande-Bretagne (notamment de St Christopher's Hospice) n'a commencé à se répandre en France qu'au début des années 90, alors que divers ministres successifs tentaient simultanément d'introduire la lutte contre la douleur dans la pratique hospitalière.

Actuellement, l'ancien ministre de la Santé Bernard Kouchner comme l'actuel Jean-François Mattei le reconnaissent : il n'y a pas suffisamment d'unités de soins palliatifs en France malgré des efforts importants des pouvoirs publics au cours des dernières années.

Une récente enquête montre que la France dispose de 291 équipes mobiles de soins palliatifs (contre 265 en 2001) avec 254 médecins (ou équivalents temps plein), 812 professionnels non médicaux. Elle ne compte que 91 unités de soins palliatifs (contre 92 en 2001) avec 834 lits (contre 808 en 2001), 109 médecins, 1088 professionnels non médicaux. Il faut ajouter 46 réseaux (contre 38 en 2001) et 316 lits identifiés comme étant dédiés aux soins palliatifs au sein d'autres services.

A titre de comparaison, la Grande-Bretagne compte 211 unités de soins palliatifs avec 3.029 lits, 334 équipes de soins palliatifs à domicile, 221 équipes mobiles hospitalières, 243 unités de soins palliatifs de jour.

La pauvreté en soins palliatifs se lit à travers la répartition sur le territoire français. Plusieurs régions ne disposent que d'une unité de soins palliatifs. C'est le cas de la Haute Normandie, de Champagne-Ardenne, de la Franche-Comté, du Limousin, de l'Auvergne, de la Bourgogne, du Midi-Pyrénées. Il n'y en a pas de répertorié en Languedoc Roussillon ou dans la région Centre. Les équipes mobiles sont plus nombreuses mais le Limousin n'en compte que 3.

Définis comme une alternative à l'"acharnement thérapeutique" comme à l'euthanasie, les soins palliatifs sont des soins actifs et continus, pratiqués par une équipe interdisciplinaire, en institution ou à domicile. Ils visent "à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage", dit une circulaire officielle./yg

* Les soins palliatifs sont régis par la circulaire de la Direction de l'Hospitalisation et de l'organisation des soins du 19 février 2002.


Source : infirmiers.com