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La tuberculose ultrarésistante très rare en France

Publié le 15/12/2008

La tuberculose multirésistante (MDR-TB) est une forme de tuberculose qui ne répond pas aux principaux antituberculeux de première ligne, l'isoniazide et la rifampicine. La tuberculose ultrarésistante (XDR-TB) est une tuberculose multirésistante qui est en plus résistante à n'importe quelle fluoroquinolone et au moins à l'un des trois antituberculeux de deuxième ligne injectables (amikacine, capromycine et kanamycine).

La tuberculose ultrarésistante a été décrite pour la première fois en 2006 en Afrique du Sud, dans une région très touchée par l'infection à VIH. Elle a été rapportée depuis dans près de 50 pays.

Jérôme Robert, du centre national de référence (CNR) des mycobactéries et de la résistance des mycobactéries aux antituberculeux, et ses collègues ont réalisé pour la France une analyse rétrospective des 517 cas de tuberculose multirésistante qui leur ont été signalés au moins une fois entre 1998 et 2007.

Les chercheurs ont également effectué une étude cas-témoin pour comparer les caractéristiques démographiques et cliniques des cas ultrarésistants à celles des cas multirésistants non ultrarésistants.

Au total, 17 cas de tuberculose ultrarésistante ont été signalés en 10 ans au CNR, soit un à deux cas par an. Mais, les mêmes quatre cas ont été signalés sur plusieurs années. Il y a donc eu 13 nouveaux cas et une incidence annuelle de 0% à 4% parmi les cas multirésistants, indiquent-ils dans un résumé de leur poster, en soulignant qu'aucune tendance évolutive n'a été observée.

Parmi ces 13 nouveaux cas déclarés en 10 ans, cinq sont nés en France, trois en Europe de l'Est, deux en Algérie, deux en Afrique sub-saharienne et un en Asie. Il y avait 10 hommes (77%), d'âge médian de 32 ans, tous avaient une tuberculose pulmonaire et neuf (69%) un examen microscopique positif. Ces caractéristiques n'étaient pas différentes de celles des cas multirésistants.

Les cas ultrarésistants étaient plus souvent déjà traités auparavant (85%) que les cas multirésistants (39%) et aucun n'était infecté par le VIH alors que 16% des cas multirésistants l'étaient.

En médiane, trois antibiotiques étaient actifs contre les souches ultrarésistantes, contre six pour les souches multirésistantes.

Les souches ultrarésistantes étaient plus souvent résistantes à l'éthambutol (77%) que les multirésistantes (34%), au pyrazinamide (69%, contre 34%) et à la cyclosérine (54% contre 22%). La résistance à la streptomycine et à l'éthionamide n'était en revanche pas statistiquement différente entre les souches ultrarésistantes et multirésistantes.

Parmi les 504 cas non ultrarésistants, 101, soit 20%, avaient une souche résistante soit à une fluoroquinolone soit à un des trois antibiotiques injectables.

En analyse multivariée, seuls les antécédents de traitement étaient associés au risque de tuberculose ultrarésistante, avec une multiplication du risque par 8,3.

La tuberculose ultrarésistante est "très rare en France et se voit essentiellement chez des patients déjà traités. L'accumulation de résistances par ces souches laisse peu de possibilités thérapeutiques", concluent les auteurs.


Source : infirmiers.com