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La lutte contre le sida nécessite 4 millions de personnes supplémentaires travaillant dans la santé

Publié le 02/12/2004

L'un des principaux articles porte sur les moyens humains. Ces spécialistes de santé publique, qui viennent de l'OMS et de nombreuses universités dans les pays développés et en développement, saluent les initiatives actuelles en matière de lutte contre le sida mais soulignent que "l'argent et les médicaments sont nécessaires, mais ces apports demandent une force de travail efficace (...) Les personnels de santé sont des agents actifs, pas passifs, du changement dans la santé".

Or, il y a un déficit pour trois raisons principales : le "sous-investissement chronique" depuis des années de nombreux pays dans les ressources humaines dans le domaine de la santé, le départ d'un certain nombre de médecins et infirmières de ces pays vers d'autres pays et l'effet de l'épidémie de VIH/sida elle-même qui augmente la charge de travail des personnels de santé, détériorant leurs conditions de travail, et qui les expose au risque d'infection.

Rappelant que de nombreuses études montrent qu'il y a une corrélation entre le nombre de personnes travaillant dans la santé dans un pays et le niveau global de la santé de la population, ils appellent à des actions dans ce domaine.

Lincoln Chen de Global Equity Initiative à Harvard à Boston et ses collègues estiment qu'il faudrait 4 millions de personnes supplémentaires travaillant dans la santé dans le monde, dont 1 million en Afrique subsaharienne, région du monde dans laquelle il faudrait tripler le nombre de personnels de santé. Il y aurait actuellement dans le monde 24 millions de médecins, infirmières et sages-femmes, mais avec de grandes disparités : il y en a 10 fois moins en Afrique subsaharienne qu'en Europe.

Au-delà du nombre de personnes, il faudrait également élever le niveau des connaissances, qui est insuffisant dans de nombreux pays, améliorer la répartition des personnels dans les pays, améliorer l'environnement de ces personnels et développer des stratégies pour optimiser les performances des systèmes de santé.

"Nous appelons à des actions immédiates", déclarent les auteurs, estimant que ces actions doivent être lancées principalement au niveau de chaque état mais en appelant aussi les agences internationales, OMS en tête, à avoir des actions de soutien.

Il apparaît toutefois difficile d'obliger les pays à agir ainsi. Ils suggèrent néanmoins que les organismes donnant des subventions dans le domaine de la santé devraient réserver au moins 10% de ces ressources pour l'augmentation des moyens humains.

Parmi les autres articles dans le "Lancet" de samedi, l'un est centré sur la prévention de la transmission sexuelle du VIH et appelle à "dépasser les divisions" sur ce sujet et à promouvoir toutes les approches efficaces : promotion de l'abstinence, de la fidélité, de l'utilisation des préservatifs, de la réduction de nombre de partenaires sexuels.

Un autre article porte sur la nécessité de l'utilisation d'une contraception chez les femmes sous antirétroviraux, afin de prévenir les naissances d'enfants infectés par le VIH ou non infectés mais ayant été exposés aux antirétroviraux dont certains peuvent être toxiques pour le foetus.

Dans un autre commentaire, un médecin canadien prône les politiques de substitution chez les utilisateurs de drogues par voie intraveineuse et propose dans ce cadre d'inscrire la méthadone et la buprénorphine sur la liste des médicaments essentiels de l'OMS./fb

(Lancet, 27 novembre, vol. 364, p. 1.984-1.990 & 1.913-1.920)


Source : infirmiers.com