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Il faut redonner confiance au grand public et aux professionnels de santé sur les vaccins, estime Roselyne Bachelot

Publié le 18/03/2009

Ce colloque a traité des problématiques du bilan du vaccin antigrippe, de la préparation de la France à une pandémie grippale et de la confiance du grand public dans les vaccins.

La ministre a noté que "la méfiance vis-à-vis des vaccins reste constante" au sein du grand public. Mais "dès le que le risque devient plus précis, la méfiance s'efface", a-t-elle commenté, soulignant le "paradoxe" lié au fait que "c'est la perception d'un danger imminent qui peut vaincre les réticences à la vaccination".

Les enquêtes menées par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) montrent que le grand public est très favorable à la vaccination mais les comportements peuvent être contradictoires par rapport à cette affirmation.

Les patients faisant confiance aux informations de leur médecin traitant, Roselyne Bachelot a estimé qu'une non-vaccination est plus souvent liée "à un oubli, à une non-proposition de vaccin par le médecin, qu'à un véritable refus de la population".

La perception de l'utilité et de la sécurité des vaccins varie selon les médecins. "Il est urgent de redonner confiance à la population, aux professionnels et aux médecins généralistes en tout premier lieu", a-t-elle commenté.

La direction générale de la santé (DGS) a lancé une réflexion sur "l'amélioration de la protection vaccinale afin d'élaborer une stratégie nationale". Le comité chargé de cette stratégie s'est réuni pour la première fois en octobre 2008 et doit rendre ses conclusions pour la fin de l'année.

"Le groupe chargé de la promotion de la vaccination doit travailler, pour ce qui concerne les professionnels de santé, sur la formation initiale ainsi que sur la formation continue et l'évaluation des pratiques professionnelles", a-t-elle indiqué, ajoutant que ses missions sont aussi de réfléchir "aux stratégies de promotion de la vaccination pour les professionnels et pour le grand public".

Roselyne Bachelot a estimé "très insuffisante" la couverture vaccinale contre la grippe chez les professionnels de santé, notant que dans ce domaine "nos efforts doivent être poursuivis".

Concernant la question de la pandémie grippale, la ministre a souligné que la France était considérée comme l'un des pays les mieux préparés à cette éventualité. Elle a noté qu'il y aurait un exercice de pandémie grippale dans les prochains jours au ministère de la santé.

PANDEMIE : RENOUVELLEMENT DES STOCKS

Lors du colloque, Didier Houssin, DGS et délégué interministériel à la lutte contre la grippe aviaire, a rappelé que la France avait "pris très au sérieux" cette préparation et avait alloué à son plan 700 millions d'euros en quatre ans, principalement consacrés à la constitution de stocks d'antiviraux et de masques de protection.

Il a listé quelques points d'amélioration de la préparation de la France, évoquant la question "du caractère durable de la préparation".

Concernant la crise économique actuelle, "je crois qu'il vaut mieux considérer qu'elle doit plutôt encourager à la poursuite de cette préparation plutôt que d'y renoncer, même s'il y a une incertitude sur le moment de survenue d'une pandémie", a-t-il estimé.

Didier Houssin a également noté qu'il existait des pistes d'amélioration sur le niveau d'anticipation des petites collectivités n'ayant pas les moyens de s'organiser sur la question ainsi que sur le niveau de préparation de citoyens eux-mêmes.

"Nous avons beaucoup à progresser encore sur la capacité de se préparer ensemble au niveau européen", a-t-il indiqué en outre.

"Nous avons aussi un besoin de science qui est incontestable: (...) prévention de la résistance aux antiviraux, développement de vaccins anti-grippe universels, sociologie de la perception des risques et des comportements", a-t-il ajouté.

Se pose également la question de renouvellement des stocks déjà constitués. "Nous sommes pris entre deux exigences: une exigence de continuité des produits mis à la disposition le cas échéant (...) et une exigence de bonne gestion des deniers publics."

La réflexion en France se déroule autour de la notion de "prolongation éventuelle des délais de péremption ou du moins de la durée de validité des produits stockés dès lors que certaines conditions seraient remplies", a noté Didier Houssin, précisant que ce travail est mené avec l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) sur les antiviraux.

Des travaux ont montré la possibilité de prolonger d'au moins un an la durée de vie d'antiviraux du stock français. Des réflexions vont être menées sur les vaccins stockés, dont les quantités sont plus faibles, et sur les masques de protection.

"L'idée de base est le renouvellement des stocks, mais nous voudrions pouvoir le faire dans les meilleures conditions d'efficience, c'est-à-dire de garantie de sécurité pour les porteurs éventuels et dans une bonne gestion des deniers publics", a expliqué Didier Houssin.


Source : infirmiers.com