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Hôpital : expérimentations réussies de pôles d'activités à Lille et Nantes

Publié le 05/01/2004

Au CHU de Nantes, le 1er janvier 1998, trois pôles expérimentaux sont institués (thorax cardio-vasculaire, ostéo-articulaire et biologie). Un an plus tard, 5 autres pôles sont créés (urgences, psychiatrie, gériatrie, odontologie et médecine physique et réadaptation). Le 1er janvier 2000, la démarche est généralisée à tout le CHU de Nantes qui se voit ainsi structuré en 19 pôles, le corps médical étant "l'acteur principal" de cette démarche.

Au CHU de Lille, actuellement, environ 80% des lits du CHU sont répartis dans des "cliniques" (noms donnés aux pôles).

Dans les deux CHU, l'organisation en pôles s'est accompagnée de l'installation de nouvelles instances, au niveau de chaque pôle et au niveau de l'établissement.

Les deux établissements ont adopté également le principe d'une élection des chefs de pôle parmi les médecins titulaires. A Nantes, le "directeur de pôle" est, après son élection, nommé par le directeur général. Il est assisté par un cadre soignant et un cadre administratif.

Les deux établissements ont également maintenu les services. "Nous évoluons dans le pragmatisme", explique Didier Delmotte, le directeur du CHU de Lille. "Si des services se regroupent, pourquoi pas, à condition que les praticiens hospitaliers aient toute leur place. Mais on peut tout à fait travailler avec les chefs de service".

Au CHU de Nantes, le maintien des services dans le cadre de fédérations correspond à une demande des médecins, explique son directeur Jean-Paul Guérin. "Nous avons eu quelques difficultés mais qui ont été atténuées quand des chefs de service ont été élus directeurs de pôle et ont donc démissionné de leurs fonctions".

DES AJUSTEMENTS APPORTÉS AU FIL DE LA DÉMARCHE

Dans les deux cas, des modifications ont été apportées au fil des années. "Nous avons dû refaire des cliniques et toiletter plusieurs fois le règlement intérieur", indique ainsi le directeur général du CHU de Lille en insistant pour que les pôles aient une capacité en lits de 150 au maximum. A Nantes, des ajustements ont été réalisés ou vont l'être concernant notamment le pôle "signaux-image". Le CHU souhaite également "mieux intégrer" ses fonctions d'enseignement et de recherche dans le cadre de la notion d'"institut".

Par ailleurs, si elle s'est montrée positive pour certains métiers, notamment pour les cadres soignants des pôles qui se sont vus confortés dans leurs nouvelles missions, la démarche a été jugée négative pour les cadres administratifs qui restent "confrontés à des problèmes d'identité et de positionnement".

Mais "le bilan global de la réforme se montre positif", souligne Jean-Paul Guérin. La réforme a permis une avancée "spectaculaire" en matière de réflexion stratégique et de lisibilité. En revanche, "je suis incapable de prouver que nous avons été meilleurs pour réaliser des économies de gestion", ajoute-t-il.

Pour le directeur général du CHU de Lille, pour qu'elle réussisse, une telle démarche ne doit pas comporter "trop de barrières et de contraintes" et se fonder sur des objectifs "médicaux, de masses critiques et de participation des médecins".

Mais aujourd'hui, une telle structuration est essentielle pour accompagner la mise en oeuvre de la tarification à l'activité (T2A), c'est-à-dire d'une gestion par recettes en fonction de l'activité, soulignent tous les responsables interrogés.

D'AUTRES CHU S'ENGAGENT

Plusieurs autres responsables de CHU, interrogés par Reuters Santé, préparent la mise en place de pôles d'activité et souhaitent participer aux expérimentations sur la gouvernance que lancera le ministère en 2004.

Le CHU de Strasbourg a prévu dans son projet médical de mettre en place une trentaine de "centres d'activité médicale".

Un comité stratégique se réunit au moins une fois par semaine pour étudier les questions de stratégie, comme la restructuration sous forme de pôles, affirme le Pr Daniel Jaeck, président de la CME. "Nous rencontrons actuellement toutes les spécialités médicales pour voir comment elles souhaitent se regrouper. Nous avons un accueil très favorable et ne retrouvons pas les réticences des syndicats nationaux".

Au CHU de Toulouse, "nous avons réussi en 6 mois à élaborer un projet médical prévoyant la mise en place de pôles, qui fait l'objet de l'accord d'une très large majorité du corps médical", souligne le président de la CME, le Pr Jean-Pierre Vinel qui juge qu'une telle réforme est "indispensable pour résoudre les problèmes d'organisation actuels et l'obsolescence des structures actuelles"./san


Source : infirmiers.com