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Epidémies : un week-end chargé mais une situation sous contrôle dans les hôpitaux français

Publié le 15/02/2005

Lille, le week-end a été chargé mais le niveau d'activité a été comparable aux autres week-ends hivernaux, ne donnant pas lieu à la mise en place d'un Plan Blanc. "Nous n'avons pas connu un pic d'activité exceptionnelle", a commenté un porte-parole du CHU, estimant que la situation était "sous contrôle".

Arnaud Bernardet, le directeur de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, rapporte pour sa part une "activité soutenue", à raison de 80-90 passages aux urgences médicales, les plus sujettes aux difficultés par rapport aux urgences pédiatriques et traumatologiques, qui ont toutes deux connu une "activité habituelle".

"Samedi, indique le directeur de l'hôpital, nous avons dû hospitaliser 27 personnes, et dimanche, 28. Le Plan Blanc a permis de faire face à ces besoins, en permettant la réouverture d'une unité d'hospitalisation qui devait être fermée ce week-end et en dégageant des lits des unités d'hospitalisation des urgences".

Lundi après-midi, l'activité restait soutenue, amenant le directeur de l'hôpital à maintenir le Plan Blanc et à le poursuivre jusqu'à mardi. Pour les jours suivants, la décision sera prise au jour le jour.

La mise en place du Plan Blanc à Toulouse a là aussi permis de gérer la situation qui s'annonçait assez tendue. Le dégagement de 50 lits supplémentaires, le ralentissement des activités programmées et l'envoi de messages aux populations pour les inciter à consulter un médecin de ville plutôt que se rendre aux urgences a semble-t-il calmé la situation, témoigne Pierre Chastrusse, directeur du pôle des urgences.

"Il n'y a pas eu de problèmes de malades en attente d'une hospitalisation", se félicite-t-il.

Il a par ailleurs salué le travail des médecins généralistes venus en renfort pour traiter une partie des appels au Samu, donnant des conseils ou dirigeant les patients vers les maisons médicales de garde qui se sont avérées d'une grande aide.

Alors qu'il prévoit "une levée progressive des mesures du Plan Blanc au fur et à mesure que les patients seront hospitalisés en aval", il envisage en revanche le maintien du dispositif de consultation par les médecins généralistes le week-end prochain.

ENGORGEMENT À STRASBOURG

A Strasbourg, les services de médecine ont souffert d'un engorgement faute de lits d'aval en moyens et longs séjours notamment, ce qui empêche le dégagement des services d'urgences. Du coup, "ça bouchonne" aux urgences et la situation, comparable à celle que connaissent les établissements alsaciens en période épidémique, reste difficile lundi.

Pour autant, "je ne sais pas si ça justifie la mise en place d'un Plan Blanc", s'interroge une porte-parole de l'hôpital civil de Strasbourg, partageant ainsi l'avis du Dr Philippe Jean, responsable des urgences à l'hôpital de la Conception et à l'hôpital Nord de Marseille.

Selon ce dernier, "l'activité a été conforme à ce que nous connaissons tous les week-ends : une activité soutenue mais qui n'a pas fait de grosse différence avec certains week-ends 'chauds'", poursuit-il, décrivant "une pathologie diverse et variée".

Selon lui, "l'alerte a émergé au bout d'un certain temps, alors que les prémices [d'une situation tendue"> avaient déjà commencé". La semaine précédente, la saturation simultanée de l'ensemble des hôpitaux départementaux avait inquiété les autorités de santé et les médecins, qui avaient alors tiré la sonnette d'alarme. Les hôpitaux ont alors libéré un certain nombre de lits, ce qui a permis l'hospitalisation des patients des urgences.

Constat qui l'amène à s'interroger sur le bien-fondé du déclenchement du Plan Blanc.

"Le Plan Blanc est un dispositif s'appuyant sur une circulaire en cas d'évènement catastrophique intense et bref", mais ne doit pas être déclenché en cas de saturation lente et progressive des hôpitaux, rappelle-t-il, soulignant en outre toute l'ambiguïté d'un Plan Blanc "gradué". "Ce terme traduit le fait que l'on s'inspire du plan pour une situation qui ne le justifie pas et traduit le manque de réponse lorsqu'une situation déséquilibre l'organisation interne de l'hôpital", dénonce-t-il, plaidant pour une réflexion sur le sujet.

Il suggère la création d'une "mini cellule de crise, tout en gardant une certaine souplesse et en conservant les activités programmées"./ar


Source : infirmiers.com