Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

INFOS ET ACTUALITES

Deux mille agents de l'AP-HP dans la rue

Publié le 03/10/2008

Répondant à l'appel d'une intersyndicale réunissant l'USAP-CGT, SUD Santé, Force ouvrière (FO), la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, les agents sont partis de l'avenue Victoria où se trouve le siège de l'AP-HP, en direction du ministère de la santé (VIIème), en passant notamment devant la cathédrale Notre-Dame de Paris puis par le Quartier latin.

Un préavis de grève avait été déposé préalablement par les syndicats pour cette journée. A 11h30, le taux de mobilisation s'élevait à 13% et le taux de participation à 6,41%, a précisé à l'APM la direction de l'AP-HP.

Le Syndicat national des médecins hospitaliers Force ouvrière a également apporté son soutien au personnel de l'AP-HP dans son action de protestation.

Des agents (infirmières, aides soignants, secrétaires médicaux, assistantes sociales, techniciens, personnel ouvrier...) d'une vingtaine d'hôpitaux s'étaient déplacés pour appeler au retrait du projet de constitution de groupes hospitaliers, craignant qu'il remette en cause l'unicité de l'AP-HP et qu'il provoque des suppressions de postes, a constaté l'APM.

On notait dans le défilé la présence de salariés des hôpitaux Saint-Vincent-de-Paul (XIVème), l'Hôtel-Dieu (IVème), Saint-Antoine (XIIème), Bretonneau (XVIIIème), Rothschild (XIIème), Lariboisière (Xème), Pitié-Salpêtrière (XIIIème), Robert Debré (XIXème), Avicenne (Bobigny, Seine-Saint-Denis), Emile Roux (Limeil Brevannes, Val de Marne), Charles Foix-Jean Rostand (Ivry, Val de Marne), Henri Mondor (Créteil), Raymond-Poincaré (Garches, Hauts-de-Seine), Louis Mourier (Colombes, Hauts-de-Seine)...

Une quinzaine de membres du personnel de l'hôpital maritime de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais) avaient également fait le déplacement.

"La promesse écrite du directeur général de l'AP-HP de ne pas toucher aux hôpitaux de province n'est pas arrivée jusqu'à nous", a déclaré à l'APM un membre de la délégation. "Même si nous faisons déjà partie du même groupe que l'hôpital Raymond Poincaré à Garches, nous craignons pour notre avenir car l'établissement est petit (200 lits) et peut être facilement regardé comme un service pouvant être fermé", a-t-il souligné.

Le projet de la direction générale qui vise à regrouper des services doublons dans les domaines techniques et logistiques mais aussi dans celui des urgences, remet en cause l'unicité de l'AP-HP et le statut particulier dont bénéficie son personnel, a dénoncé la secrétaire générale de l'USAP-CGT, Rose-May Rousseau, interrogée par l'APM pendant la manifestation.

Il "s'accompagnera forcément d'un nouveau plan social", a-t-elle affirmé en assurant que le recrutement de contractuels est déjà interdit par la direction.

De fait, les manifestants interrogés par l'APM ont exprimé leur inquiétude de voir des emplois supprimés, entraînant un accroissement de leur charge de travail.

"A Rothschild, nous avons déjà connu une restructuration. Nous savons ce que c'est", a témoigné une infirmière de cet établissement.

"Il existe déjà beaucoup de souffrance au travail", a indiqué à l'APM une autre infirmière de l'hôpital Louis Mourier.

"A Louis Mourier, nous venons d'ouvrir une nouvelle maternité de niveau III (avec réanimation néonatale), accueillant des cas plus lourds qu'auparavant, mais sans moyens supplémentaires", a-t-elle déploré.

"Tous les congés maladie ou les départs en retraite ne sont déjà pas remplacés", a déploré pour sa part une soignante de l'hôpital Avicenne.

Le projet de mutualiser des services fera disparaître d'abord des postes administratifs et des postes ouvriers puis des hospitaliers, a considéré un aide-soignant de l'hôpital Pitié-Salpêtrière. Or les hôpitaux souffrent déjà d'un sous-effectif, les infirmières "fuyant" les établissements en raison des mauvaises conditions de travail instituées par les pôles, a-t-il expliqué.

Lors de la manifestation, les leaders ont demandé à plusieurs reprises aux "usagers" de se joindre au mouvement, en scandant "votre santé est menacée" et en appelant aussi Roselyne Bachelot à retirer son projet de loi prévoyant notamment les communautés hospitalières de territoire (CHT).

Cette manifestation unitaire "marque le début de la lutte", a précisé à l'APM la secrétaire générale de l'USAP-CGT.

Les syndicats doivent se réunir vendredi pour envisager les suites à donner à leur mouvement.

UN CALENDRIER DE REUNIONS TRANSMIS VENDREDI

Une délégation a été reçue jeudi matin par le directeur général, Benoît Leclercq, pendant environ une heure.

Il "a rappelé le sens de la politique d'efficience qu'il souhaite engager et qui passe par la mise en oeuvre de groupes hospitaliers ainsi que par la modernisation du siège", l'enjeu de cette politique étant de "permettre une meilleure efficacité de la prise en charge et de garantir aux patients une offre de soin de proximité, de spécialité, de recours ou de référence homogène et équitable sur l'ensemble du bassin de vie où l'AP-HP exerce sa mission", précise à l'APM la direction générale.

Benoît Leclercq a expliqué que les groupes qui vont être créés "consisteront pour l'essentiel à rapprocher des activités médicales et à mutualiser des fonctions administratives, techniques ou logistiques dont l'éclatement ne favorise pas l'efficience d'ensemble".

Il a assuré que la réforme serait engagée dans la "concertation" selon un calendrier de réunions qui sera communiqué vendredi aux partenaires sociaux, indique également la direction générale.

Une délégation a été également reçue dans l'après-midi par le cabinet de la ministre de la santé, a-t-on appris auprès de responsables syndicaux.


Source : infirmiers.com