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Des difficultés de recrutement des métiers d'aides et de soins aux personnes dépendantes prévues en 2015

Publié le 11/01/2007

Ce rapport est le résultat des travaux engagés par le CAS et la Direction de l'animation de la recherche et des statistiques (Dares) dans le cadre du groupe "Prospective des métiers et qualifications". Il fait suite aux premiers résultats rendus publics en décembre 2005 (cf dépêche APM COIL8004).

Suite à la demande du Premier ministre au Commissariat général du plan (auquel a succédé le CAS depuis le 6 mars 2006), ces travaux ont été lancés au printemps 2004 pour étudier les conséquences des fins de carrières des générations nées entre 1945 et 1975, rappelle-t-on.

Le rapport montre que tous les métiers de la santé et de l'action sociale sont très fortement concernés par les fins de carrière des générations du baby boom. Les départs en fin de carrière vont en effet doubler d'ici 2015 pour ce domaine professionnel (contre une augmentation moyenne de 32% pour tous les domaines).

Le rapport prévoit l'apparition de "difficultés de recrutement" pour plusieurs métiers, tels que ceux "d'aides et de soins aux personnes fragiles". Ces difficultés pourraient apparaître sur plusieurs bassins d'emploi, notamment les zones métropolitaines à très forte croissance et les zones résidentielles qui ne sauront pas attirer et retenir leur main d'oeuvre.

Dans le palmarès des 10 familles professionnelles qui créeront le plus d'emplois figurent en première position les assistants maternels et aides à domicile (211.000 emplois créés entre 2005 et 2015) puis, plus loin, les aides-soignants (149.000) et les infirmiers ou sages-femmes (78.000).

Pour les aides-soignants, la forte croissance de l'emploi est liée à plusieurs phénomènes: d'une part, le vieillissement de la population et l'amélioration de la prise en charge des personnes âgées dépendantes (à domicile et en établissement) nécessiteront un nombre accru d'aides-soignants en maisons de retraite et dans les services de soins à domicile; d'autre part, dans un contexte de maîtrise des dépenses, les hôpitaux et les maisons de retraite privilégient le recrutement d'aides-soignants à celui d'infirmiers.

Enfin, il est prévu que les métiers d'aides médico-psychologiques (AMP) seront eux aussi en forte progression pour l'aide aux personnes âgées et aux personnes handicapées.

Reprenant les données de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), les auteurs du rapport prévoient une baisse importante de l'emploi des médecins (196.700 en 2015 contre 205.200 en 2003).

Dans le secteur libéral en particulier, le rapport met en évidence que la santé sera "fortement" concernée par les départs en fin de carrière (71.000 départs sur 2005-2015), ce qui pourra "poser localement de graves difficultés pour le maintien d'une médecine de proximité".

"Cette évolution renforcera les tendances à une plus grande intégration des professionnels de santé dans des réseaux de soins et éventuellement un plus grand recours à l'emploi salarié", indiquent les auteurs.

PARTAGER LES TACHES POUR FAIRE FACE A LA PENURIE

Pour répondre à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, en particulier à l'hôpital, les auteurs du rapport préconisent une "redéfinition du partage des tâches" entre médecins et infirmiers, rappelant qu'il existe des expérimentations en cours.

"Cette redistribution des tâches entre professionnels, dans le cadre très strict des codes de santé publique, apparaît comme une tendance lourde, même si elle répond plus à des problèmes de coût qu'à une volonté d'améliorer la polyvalence et la coordination des soins", indiquent les auteurs.

Ils soulignent néanmoins que "cette évolution peut se heurter aux impératifs croissants de sécurité des soins".

"Au final, la division du travail s'accentue et la multiplication des tâches déléguées empêche la reconnaissance du travail, notamment de celui des aides-soignants, et renforce la division hiérarchique. On assiste à une limitation des possibilités de promotion. Les conditions de travail et les perspectives de carrière risquent d'accroître le phénomène de fuite sur ces métiers", soulignent les auteurs.

(Rapport consultable sur http://www.strategie.gouv.fr:80/article.php3?id_article=393 )


Source : infirmiers.com