Des brassards plus large pour améliorer la fiabilité de la mesure de la pression artérielle chez les

Salvador Fonseca-Reyes, de l'université de Guadalajara, et ses collègues, ont tenté non seulement de déterminer les effets de l'utilisation d'un brassard de taille normale pour mesurer la pression artérielle chez des patients présentant une circonférence des bras importante, mais aussi d'évaluer la fréquence à laquelle on peut rencontrer ces personnes.

Pour cela, ils ont mesuré la pression artérielle de 244 personnes dans un service de médecine familiale et celle de 216 personnes dans une consultation pour hypertendus. Parmi elles, un groupe de 120 personnes, dont l'âge moyen était 43 ans, présentait une circonférence brachiale supérieure à 33 centimètres (37,9 centimètres de moyenne).

La pression artérielle de ces différentes personnes à été mesurée par deux fois à l'aide d'un tensiomètre. Pour 60 patients, la première mesure a été effectuée à l'aide d'un brassard de grande taille et la deuxième avec un brassard de taille classique. Pour les 60 autres patients, les deux mesures ont été réalisées dans l'ordre inverse.

Les résultats obtenus ont révélé une surestimation de la pression artérielle (à la fois systolique et diastolique) associée à l'utilisation du brassard de taille standard. Pour chaque palier de 5 centimètres supplémentaires de la circonférence du bras (à partir d'une valeur de référence de 35 centimètres), la pression artérielle systolique mesurée avec ce brassard augmentait de 2 à 5 mm de Hg tandis que la pression artérielle diastolique augmentait de 1 à 3 mm de Hg, par rapport à une mesure établie à l'aide d'un brassard de grande taille.

De ce fait, 8% des personnes ayant participé à l'étude auraient abusivement été considérées comme hypertendues et auraient donc dû entamer un traitement contre une pathologie qui ne les affectait pas.

La proportion de personnes présentant une circonférence brachiale élevée était comparable dans la population générale et chez les hypertendus. Elle s'élevait à 42% dans le service de médecine familiale et à 41,8% dans la consultation pour hypertendus.

Au vu de l'augmentation de la prévalence de l'obésité dans le monde et étant donné que l'absence d'outils de mesure adaptés conduit à poser des diagnostics erronés, il serait souhaitable que les médecins possèdent des brassards de différentes taille, concluent les auteurs, qui demandent aussi aux fabricants de fournir des kits de tensiomètre comprenant à la fois un brassard de taille classique et un brassard de grande taille./mr

(Blood Pressure Monitoring, juin 2003, vol. 8, n° 3, p. 101-106)