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AP-HP: les fermetures de lits de long séjour gériatrique toucheront surtout la grande couronne et le Val-de-Marne

Publié le 08/05/2005

L'AP-HP a décidé de cette suppression de lits dans son plan stratégique 2005-2009, rappelle-t-on. Ainsi, 500 lits de long séjour seront effectivement fermés et 300 autres seront reconvertis en lits de soins de suite et de réadaptation (SSR) en cinq ans.

Ces fermetures de lits s'expliquent par la volonté de l'AP-HP de se recentrer sur sa vocation sanitaire, mais sa directrice, Rose-Marie Van Lerberghe, assure qu'aucune suppression de lit ne se fera sans compensation dans une autre structure, notamment en Etablissement hébergeant des personnes âgées dépendantes (Ehpad).

L'AP-HP gère au total 4.432 lits d'USLD en Ile-de-France, soit 88 % de l'équipement en lits de Paris et 49 % de l'équipement en lits de la région, est-il indiqué dans le plan stratégique.

L'institution prévoit de supprimer 140 places à l'hôpital Charles-Foix d'Ivry (Val-de-Marne) et 140 autres à l'hôpital Joffre-Dupuytren de Draveil (Essonne). Il est également prévu de fermer 100 places à l'hôpital Charles Richet de Villiers-le-Bel (Val d'Oise).

En revanche, Paris et les départements de la petite couronne, le Val-de-Marne exclu, verront leurs pertes de places limitées, affirme l'AP-HP. Ainsi, les hôpitaux René-Muret-Bigottini à Sevran (Seine-Saint-Denis) et Louis-Mourier à Colombes (Hauts-de-Seine) perdront 40 lits chacun, tandis que l'hôpital Broca, à Paris, verra la suppression de 20 lits.

La totalité des suppressions de lits indiquées pour l'heure par l'AP-HP atteint le nombre de 480, note-t-on.

LE VAL-DE-MARNE VIGILANT

L'AP-HP ne peut encore lister les établissements où des reconversions de lits en SSR donneront lieu à la disparition de places de long séjour. Ces reconversions comprises, les hôpitaux de Paris, des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint-Denis "ne devraient pas perdre plus de 200 lits en raison de la forte pression exercée sur ces places", explique Diane Pulvenis.

"Nous veillons à ce que les suppressions de lits soient cohérentes avec la répartition des équipements en fonction des départements", précise-t-elle.

Ainsi, le Val-de-Marne "fait partie des départements les mieux dotés" en places d'USLD et d'Ehpad, ce qui explique pourquoi davantage de fermetures y auront lieu, ajoute-t-elle.

Ce département à lui seul devrait ainsi voir perdre, en raison de fermeture ou de reconversion, 300 à 350 places de long séjour sur les 1.400 lits installés dans les hôpitaux de l'AP-HP, a indiqué mercredi à APM Santé Martine Conin, en charge des dossiers personnes âgées et handicap au conseil général du Val-de-Marne.

Or, le conseil général estime qu'il manque déjà plus de 400 places de long séjour et d'Ehpad dans le département et les nouvelles fermetures s'ajouteront à ce déficit, explique-t-elle.

"Le conseil général est inquiet car l'AP-HP, même si elle promet d'engager une concertation sur ce dossier, donne très peu de précisions sur le nombre exact de lits fermés" et sur la manière dont ils seront repris par des Ehpad, souligne Martine Conin.

"Nous restons très vigilants afin de nous assurer que toute fermeture de places sera effectivement compensée, dans des structures médicalisées ayant des places habilitées à l'aide sociale", ajoute-t-elle.

La compensation des fermetures "ne se fera pas lit par lit", explique Diane Pulvenis. "Cette question ne se pose pas en termes quantitatifs" car le nombre de places en Ehpad en attente "est largement supérieur aux suppressions de lits", affirme-t-elle.

Plus de 4.000 places en Ehpad ont été acceptées par le Comité régional d'organisation sanitaire et sociale (Cross) d'Ile-de-France mais sont bloquées par la préfecture faute de financements, note-t-on.

APPELS D'OFFRE

Deux types d'appels d'offre vont être lancés dans le cadre de cette mesure. D'une part, le préfet de région lancera un appel d'offre en direction des investisseurs souhaitant créer des Ehpad afin que ces établissements "soient orientés vers la prise en charge d'une dépendance lourde", ce qui est la caractéristique des patients accueillis en long séjour, et soient "habilités à l'aide sociale", explique Diane Pulvenis.

D'autre part, l'AP-HP lancera des appels d'offre en direction de ces mêmes investisseurs, proposant par exemple la cession de certains biens fonciers ou un adossement sanitaire à leurs établissements en échange de la prise en charge de patients issus des unités de long séjour.

C'est le cas par exemple à l'hôpital Joffre-Dupuytren (Essonne), où l'AP-HP accepte de céder une partie du terrain de l'hôpital pour que s'y installe un Ehpad.

Malgré tout, la mairie de Paris estime que les suppressions de lits se font sans concertation suffisante avec les collectivités locales et les services de l'Etat et dans une très forte opacité, a affirmé à APM Santé Alain Claquin, directeur de cabinet d'Alain Lhostis, adjoint au maire de Paris et président délégué du conseil d'administration de l'AP-HP.

"L'AP-HP a pris cette décision avant même que les services de l'Etat et les collectivités locales se soient mis d'accord sur les schémas gérontologiques départementaux", souligne-t-il./so


Source : infirmiers.com