AP-HP : La directrice générale explique sa démarche

"L'AP-HP doit vraiment ancrer son offre dans un territoire pour répondre aux besoins de la population et pour coopérer avec ses autres partenaires. C'est pourquoi j'ai souhaité une organisation géographique fondée sur 4 Groupements hospitaliers universitaires (GHU) proposant chacun une offre sanitaire complète et cohérente, en tenant compte de l'existant mais aussi des évolutions démographiques à venir", explique Rose-Marie Van Lerberghe, interrogée six mois après sa nomination.

"L'objectif est également de mieux organiser nos relations avec les 6 universités et les 11 UFR parisiennes", ajoute-t-elle en précisant que le découpage géographique retenu a tenu compte des préférences des doyens de faculté.

Leur constitution n'entraînera pas un éclatement de l'AP-HP, comme le craignent des organisations syndicales, pas plus qu'une remise en cause du statut du personnel, assure-t-elle. Au contraire ils vont donner cohérence à l'offre de soins de l'AP-HP, renforçant ainsi sa cohésion et sa force. "Je suis attachée à l'unicité de l'AP-HP, cela fait partie de ma mission. Cette unicité est un atout formidable pour l'AP-HP à condition de supprimer les lourdeurs bureaucratiques" qui entravent le bon fonctionnement et le dynamisme de l'institution.

Rose-Marie Van Lerberghe souligne l'importance de l'implication des médecins dans ces réflexions de restructurations et dans la formation de pôles médicaux. "Devant la situation financière de l'AP-HP, les médecins sont conscients qu'il faut qu'ils s'impliquent et qu'ils peuvent proposer une réorganisation qui optimise les moyens", constate-t-elle d'ores et déjà au regard de démarches menées dans des hôpitaux.

Une autre réflexion va être menée en parallèle mais plus rapidement concernant le siège de l'AP-HP afin que celui-ci retrouve ses missions "de stratégie, de contrôle, d'appui et d'expertise".

UN PLAN GLOBAL DE PRODUCTIVITÉ

Face aux problèmes budgétaires auxquels fait face l'institution avec un déficit cumulé prévisionnel de 350 millions d'euros fin 2003, la directrice générale confirme qu'un plan global de productivité va devoir être mis en place pour "retrouver le chemin de l'équilibre".

Il reviendra au nouveau directeur des finances de l'AP-HP, dont l'identité sera annoncée vendredi au conseil d'administration, d'élaborer ce plan global d'économies. Mais sans attendre, différentes actions ont été lancées, notamment au sein d'ACHA (centrale chargée des achats hôteliers et alimentaires) qui conduira à réaliser 9 millions d'euros d'économies cette année.

Globalement, la nouvelle directrice générale de l'AP-HP souhaite inciter à un "changement culturel" avec un siège qui donne des impulsions et des indicateurs de résultat et "accompagne" les professionnels du terrain, notamment en matière de formation des médecins à une approche médico-économique de leurs activités, et des groupements et des pôles qui doivent prendre des initiatives tant pour développer de nouvelles activités que pour en rationaliser d'autres.

"Lors des négociations budgétaires, je ne pourrai demander un appui de notre tutelle que si nous parvenons à faire nous-mêmes des efforts", souligne Rose-Marie Van Lerberghe./san