URGENCES

Urgences : les mesures "flash" seront maintenues cet hiver

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Publié le 30/11/2022

Dans son rapport relatif à l'intérêt des mesures "flash" mises en place cet été, l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) préconise le maintien de la plupart d'entre elles pour la période hivernale, mais juge nécessaire de poursuivre leur évaluation.

L'IGAS recommande le maintien de la plupart des mesures flash.

Quelle a été la pertinence des 41 mesures flash instaurées cet été pour tenter de remédier aux tensions craintes dans les services d’urgence et qui étaient censées expirer fin septembre ? Comme il avait été annoncé, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) s’est penchée sur les différents dispositifs pour en évaluer l’intérêt. Accès filtré aux urgences, majoration des heures de nuit, recours aux infirmiers libéraux… « La plupart des mesures concernant la réponse aux urgences vitales et graves, et la fluidification des parcours d’aval, une pérennisation est préconisée », tranche-t-elle dans son rapport, publié lundi 28 novembre.

Des mesures à pérenniser malgré le manque de recul

À commencer par la régulation des entrées avec un filtrage préalable assuré par les centres d’appels du SAMU. L’IGAS la valide à titre dérogatoire, prévenant que son succès repose sur « une communication récurrente sur le bon usage des urgences », le renforcement de la régulation par le SAMU, et sur le déploiement de la régulation « par le service d’accès aux soins », avec des moyens humains et informatiques adaptés. « On ne dispose pas d’un recul suffisant pour conclure encore, de manière certaine, à la fois à leur impact positif et à l’absence d’effets adverses », note-t-elle néanmoins.

Elle se positionne favorablement pour le maintien des heures de nuit majorées, mesure dont le surcoût financier est évalué à 186 millions d’euros sur 3 mois mais qui a « probablement permis de combler des tableaux de présence » durant la période estivale et qui a été perçue comme « une reconnaissance des efforts des personnels ». S’il lui paraît difficile d’évaluer l’impact réel du dispositif, elle souligne que sa suppression constituerait un signal négatif démobilisateur pour les professionnels.

Feu vert également à la pérennisation du recours aux infirmiers libéraux dans la prise en charge des soins non programmés, dans la cadre d’astreintes volontaires valorisées, mesure jugée prometteuse par les Agences régionales de santé (ARS), mais dont la mise en place a été longue, notamment car elle requiert un « un travail de sectorisation assez fin sur les territoires ». « En dépit d’une mise en place encore très progressive ne permettant pas à ce jour de réaliser une évaluation solide, la mission considère que cette mesure doit être préservée car elle permet de positionner l’infirmier comme un acteur de la prise en charge des soins non programmés, en complément de l’intervention médicale », constate l’IGAS, jugeant que la complémentarité ville/hôpital et médecins/infirmiers contribuera par ailleurs « au renforcement de la technicité des pratiques infirmières ».

Une évaluation qui était attendue

Le rapport recommande de poursuivre les expérimentations de régulation à l’entrée des services d’urgences, mais aussi de prolonger la dérogation pour des fermetures partielles, dans l’attente d’un décret « antennes d’urgence »* en préparation. En revanche, l’IGAS se positionne contre le maintien de « la possibilité d’une ouverture des maisons médicales de garde le samedi matin, ni la prise en charge intégrale des téléconsultations ». Cette évaluation sans grande surprise de l'IGAS avait été largement anticipée par le gouvernement, d'abord via le budget de la Sécurité sociale pour 2023, puis dans une instruction envoyée mi-novembre aux ARS.

*Projet de décret qui fixe les conditions d’implantation d’un nouveau type de structures intermédiaires ouvertes 7 jours sur 7 mais fermée en nuit profonde devant permettre d’accroître la gradation des services d'urgence.


Source : infirmiers.com