EMPLOI

Une infirmière vaut-elle 9,43 euros brut de l’heure ?

Publié le 20/02/2013
Une infirmière vaut-elle 9,43 euros brut de l’heure ?

Une infirmière vaut-elle 9,43 euros brut de l’heure ?

Cette question, nous aurions préféré ne pas nous la poser… et pourtant ! Parce que proposer 9,43 euros de l’heure à une infirmière nous paraît tout simplement indécent pour ne pas dire insultant, nous traitons donc cette information de façon tout aussi décalée… A vos hachoirs ! Les recruteurs, eux, ont déjà tranché…

9,43 euros. C’est le salaire horaire brut du smic (salaire minimum de croissance) au 1er janvier 2013. C’est aussi le salaire proposé aujourd’hui par certaines agences d’intérim aux infirmières, voire par certains EHPAD. C’est donc une rémunération qui ne tient aucun compte de leur qualification, ni des spécificités de leur travail. Certes, les annonces précisent qu’il s’agit d’un salaire indicatif et qu’il est possible de négocier le montant final. Mais cela ne réussit évidemment pas à satisfaire les nombreuses infirmières qui ont réagi à l’information diffusée début février 2013 sur la page facebook du groupe Ni bonnes Ni nonnes Ni pigeonnes (NBNNNP).

Le plus inquiétant, c’est qu’à les lire, ce genre de proposition n’est pas rare. Il semblerait même de plus en plus fréquent. Associez-y les rumeurs de plus en plus insistantes sur le chômage infirmier, il n’y a franchement pas de quoi être rassuré.

Mais peut-être ne s’agit-il que de savoir s’adapter au monde enchanté de ce début de siècle. En effet, une correspondante du groupe NBNNNP fait remarquer qu’il y a aussi des annonces pour des emplois d’abattage et de découpe de la viande de porc et de bœuf, nettement mieux rémunérées qu’au smic. Or sur un marché qui s’annonce éminemment concurrentiel, beaucoup d'infirmières disposent d’un atout considérable : la viande, elles connaissent ! Pour peu que cette compétence soit pleinement valorisée à l’issue d’un master, un boulevard d’emplois bien rémunérés s’ouvre devant elles ! Et les débats sur le cure, le care et autres soucis relationnels seront dépassés.

Il est hélas (!) à craindre que de nombreuses professionnelles opposeront une résistance d’un autre âge à cette évolution inéluctable pour le maintien de notre système de santé solidaire… Alors encore une fois, où va-t-on ?

Serge CANNASSE
Journaliste
serge.cannasse@mac.com


Source : infirmiers.com