Dans son discours, prononcé lors de la cérémonie de passation de pouvoir le 24 décembre dernier, Catherine Vautrin, qui a récupéré le super ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles a dressé les grandes lignes de sa politique. Il ne s'agit pas « de reprendre une espèce de fil interrompu, mais évidemment de tracer une nouvelle feuille de route », a-t-elle ainsi fait savoir. Et de lister ses – nombreuses – priorités : rendre de l’attractivité aux métiers du soin en leur redonnant du sens, donner la possibilité aux professionnels de santé de construire un « hôpital qui leur ressemble », retrouver du temps médical en allégeant les tâches administratives… Son engagement, a-t-elle déclaré, est « extrêmement clair, faire de la santé, de la solidarité, de la sécurité sociale, du travail, des priorités nationales, dans les mots mais surtout dans les actes ». Yannick Neuder, de son côté, a insisté sur la nécessité de reprendre « le contrôle de la formation médicale et paramédicale » et a rappelé la situation financière « alarmante » des établissements de santé. Dans le cadre des discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), avorté suite à la motion de censure du gouvernement Barnier, les fédérations hospitalières réclamaient une hausse significative de l’ONDAM, alertant de nouveau sur le manque de moyens alloués à l’hôpital dans un contexte d’inflation.
Un secteur "qui n'est pas à sa juste place" dans le gouvernement
Un discours qui n'a pas convaincu Frédéric Valletoux. La santé « n’est pas à sa juste place » dans le gouvernement Bayrou, a critiqué l'ex-ministre chargé de la Santé, jeudi 2 janvier sur TF1. En cause : la position de Yannick Neuder, ministre de la Santé placé sous la tutelle de Catherine Vautrin, qui a récupéré le super ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, et qui, dans l’ordre protocolaire, n’occupe que la 21ème place. La structure du gouvernement « ne met pas à sa juste place le sujet majeur de la santé et de l'accès aux soin », a ainsi fustigé Frédéric Valletoux. « L'avoir mis à un niveau si bas dans la hiérarchie ministérielle gouvernementale, c'est assez étonnant. » Et ce alors que les questions d’accès aux soins sont de plus en plus urgentes. « On ne considère pas assez les sujets de santé, c'est même presque du mépris. » Le député Horizons a également dénoncé la « valse des ministres » ; Yannick Neuder est en effet le septième ministre de la Santé du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. Des changements successifs qui freinent la mise en place de politiques capables d’opérer une transformation jugée plus que nécessaire du système de santé.
Un secteur toujours en attente de mesures fortes
L'ensemble des sujets de santé ne pourront être pris en main que dès lors qu'un nouveau budget de la Sécurité sociale aura été défini. En attendant, du côté des infirmiers, on appelle à mettre d'urgence en place les différentes réformes attendues depuis des mois, à commencer par la grande loi infirmière, dont le projet a été déposé auprès de l'Assemblée nationale fin novembre 2024. Il faut « soutenir la proposition de loi pour la profession d’infirmier » et « accélérer les réformes infirmières », rappelait ainsi l'Ordre national des infirmiers dans un communiqué, en réaction à la nomination de Catherine Vautrin et Yannick Neuder.
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