Le drame avait secoué toute la communauté soignante : le 22 mai 2023, Carène Mezino, infirmière au CHU de Reims, décédait des suites d’une agression au couteau commise par un homme. Âgé de 59 ans aux moments des faits, celui-ci présentait des antécédents psychiatriques, ayant été diagnostiqué schizophrène paranoïaque depuis ses vingt ans, ; il avait été rapidement interpellé alors qu’il tentait de prendre la fuite et mis en examen pour « assassinat » et « tentative d’assassinat ». Une secrétaire médicale avait également été blessée. Face à une première expertise psychiatrique avait établi l’abolition de son discernement, la famille avait réclamé une contre-expertise.
L'homme considéré comme irresponsable pénalement
Celle-ci est toutefois venue confirmer les premiers résultats. C’est le juge d’instruction qui en a informé la famille ainsi que son avocat, Maître Didier Seban, selon France Bleu. Ce dernier a indiqué que les proches de l’infirmière entendaient réclamer une seconde contre-expertise. « Nous considérons que le choix de l'auteur des faits de ne pas prendre son traitement médical constitue une faute lourde », a-t-il ainsi déclaré à France Bleu. Si la procédure n’était pas accordée, alors un « deuxième combat » aura alors lieu devant la chambre de l’instruction « qui aura à statuer sur la reconnaissance de l'irresponsabilité pénale, qui relève du juge et pas des experts, et aussi sur les mesures de sûreté prises dans le cadre psychiatrique à l'encontre » du suspect, a-t-il poursuivi, cette fois auprès de l’AFP.
En 2017 déjà, l’auteur de l’attaque avait déjà commis des « violences aggravées » avec un couteau sur 4 personnes d’un établissement d’aide par le travail (ESAT), où il travaillait lui-même. Il avait alors été reconnu irresponsable par la justice. L’homme est actuellement en détention provisoire et pris en charge dans une unité pour malades difficiles à Villejuif (Val-de-Marne), précise France Bleu. « Aujourd'hui il est détenu mais demain, s'il n'est pas condamné, il sera envoyé en hôpital psychiatrique dans une unité pour malades difficiles et la dernière fois, il est sorti très vite », a souligné Me Seban. « Mes clients aimeraient que cet homme soit jugé mais ils voudraient surtout avoir la certitude qu'il ne recommence pas à l'égard d'autres soignants. »
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