Il s’agit des maternités des hôpitaux de Tenon, Trousseau et la Pitié-Salpêtrière, qui ont signé la charte le jeudi 12 septembre dernier. « Aboutissement de plusieurs mois de travail collectif entre soignants, responsables logistiques et des achats, équipes d’hygiène, référents travaux et représentants de tous les secteurs de l’hôpital », celle-ci vise à réduire l’exposition des femmes enceintes, des nouveau-nés, mais aussi des professionnels de santé aux perturbateurs endocriniens et aux polluants environnementaux, détaille l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). « Les publications scientifiques étudiant et mettant en évidence comment l’environnement (au sens large) auquel est exposé le jeune enfant au cours de son développement fœtal et lors de ses premières années de vie agit sur sa future santé d’adulte, sont de plus en plus nombreuses », rappelle ainsi le document dans son préambule, qui cite notamment les résultats de la commission sur les 1 000 premiers jours. Celle-ci insistait sur l'importance majeure de cette période dans le développement de l’enfant. La charte entend donc « mettre en lumière des initiatives concrètes possibles à mettre en œuvre dans les services de soin de l’hôpital afin de tendre vers une sobriété chimique ».
Huit champs d’application pour parvenir à remplir ces objectifs ont été identifiés, à commencer par la formation des professionnels (désignation d’un référent éco-maternité, diffusion d’informations sur plusieurs supports…) et l’éducation préventive (organisation d’ateliers à destination des parents, aménagement d’une chambre pédagogique). Elle s’applique également aux produits d’hygiène et de soins (utilisation de produits d’origine naturelle, par exemple), aux repas et à l’alimentation en général (proposition d’au moins deux repas végétariens par semaine…) , au bionettoyage et à l’entretien des locaux, à la réduction et à la valorisation des déchets (suppression des bouteilles d’eau en plastique…), aux achats responsables et à la maintenance et aux travaux. « Chaque maternité classe ses engagements par ordre de priorité », précise l’AP-HP. Deux instances de pilotage ont été mises en place : une au sein de chaque maternité « pour s’assurer de l’application de la charte et du suivi des engagements », et une instance inter-martenités, qui doit favoriser la diffusion des bonnes pratiques.
L'implication de tous les acteurs de l'hôpital
La réduction de l’empreinte environnementale de l’hôpital est un des enjeux prioritaires auxquels le secteur est confronté, alors qu’il pèse pour près de 10% dans l’émission des gaz à effets de serre, selon le rapport de 2023 de Shift Project. Côté maternités, certains établissements se sont ainsi lancés dans une démarche de transformation des soins dans un esprit d’éco-responsabilité, dans l’objectif d’être labellisées comme éco-maternités. La charte mise en place par l’AP-HP a ainsi été conçue pour « être appliquée en priorité dans les maternités », et suppose l’implication de tous les acteurs de l’établissement, à tous les niveaux de décision : directeurs d’établissements, directeurs et présidents des commissions médicales d’établissements, directeurs des soins, chefs de service, cadres de santé ; mais aussi de l’ensemble des personnels soignants et non-soignants. Elle se veut également « évolutive », avec l’ajout éventuel à l’avenir de mesures supplémentaires, si celles-ci sont jugées pertinentes. « D’autres maternités de l’AP-HP et d’Île-de-France ont prévu la signature de cette charte courant 2024 notamment les hôpitaux Beaujon, Lariboisière et Robert-Debré AP-HP dont la signature est prévue fin septembre/début octobre », fait par ailleurs savoir l’institution.
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