Nouvel angle d’attaque pour les infirmiers libéraux qui réclament depuis des mois une revalorisation de leur profession : refuser de soigner « les touristes olympiques », soit les Français et étrangers qui se déplaceront pour les Jeux Olympiques, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août. « Si vous voulez que les touristes soient soignés en ville pendant les Jeux Olympiques, ouvrez des négociations avant que les Jeux débutent », a ainsi lancé le Collectif des infirmières en colère (Cilec), mercredi 5 juin dans un message diffusé notamment sur les réseaux sociaux. « Nous, #InfirmiersLiberauxEnColere, avons décidé qu’en l’absence de revalorisation financière urgente nous n’effectuerons aucun soin aux touristes olympiques », a-t-il ainsi écrit.
Pas de négociations avant la fin des travaux sur la refonte
Une semaine plus tôt, dans une tribune publiée dans Marianne, le collectif et plusieurs organisations syndicales d’infirmiers libéraux (Infidin’idels, Onsil, Sniil et Convergence infirmière) alertaient sur leurs conditions de travail et appelaient à une réforme de leur métier. Si les perspectives d’évolution sont bien sur la table, création des consultations infirmières, renouvellement de certaines prescriptions mais aussi ouverture des négociations conventionnelles tant réclamées – celles-ci doivent « se concrétiser rapidement », soulignaient-ils, « pour répondre à l’urgence » de la situation des professionnels. Dans un contexte de refonte du métier, Frédéric Valletoux avait en effet fait savoir sa volonté de n’ouvrir des négociations conventionnelles qu’une fois les travaux terminés. Soit pas avant la fin de l’année 2024. Or si ces derniers ont débouché sur une première mouture, la réforme se fait attendre.
#PasDeNegoPasDeJO
— Infirmiers Libéraux en Colère (@Idelencolere) June 5, 2024
Pas de revalorisation ? Pas de soins pendant les #JeuxOlympiques #Paris2024
Nous, #InfirmiersLiberauxEnColere, avons décidé qu’en l’absence de revalorisation financière urgente nous n’effectuerons aucun soin aux touristes olympiques.
Nous appelons tous les… pic.twitter.com/mhWurVWh21
Les syndicats, peu convaincus
Le mouvement du Cilec a reçu le soutien du Sniil, deuxième syndicat représentatif de la profession. Mais les autres syndicats, Fédération nationale des infirmiers et Convergence infirmière en tête, s’ils partagent les revendications affichées, se montrent plus dubitatifs quant à la méthode. « Je ne suis pas certaine que cela sera suivi », a ainsi nuancé Ghislaine Sicre, la présidente de Convergence infirmière, notamment car la situation financière des IDEL est délicate. De son côté, la FNI condamne dans un communiqué les appels au boycott des soins et entend « rassurer tous les Français, qui seront les premiers touristes présents aux JO, ainsi que l'ensemble des visiteurs étrangers, en affirmant que les infirmiers libéraux resteront mobilisés pour offrir les meilleurs soins possibles. » Elle en appelle à la responsabilité et à l'éthique professionnelle des IDEL, qui s'engagent à prendre en soin tous les patients sans discrimination. « Tout autre attitude constitue un refus de soins qui expose son auteur à des poursuites et sanctions, notamment ordinales », prévient-elle. Et de souligner que les travaux sur la réforme sont sur le point d'aboutir et que chaque avancée se construit dans la négociation. « Aussi lorsqu’on réclame de la reconnaissance et de nouvelles missions, il faut plus que jamais s’en montrer digne et montrer l’exemple à l’occasion de JO. Il en va de l’honneur de la profession », conclut-elle.
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