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Santé périnatale : un rapport inédit sonne l'alarme

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Publié le 26/09/2022

Un taux de natalité en baisse, une mortalité néonatale en hausse, un taux de césarienne stable... Pour la première fois, un rapport décrit l’état de la santé périnatale en France, avec une évolution "préoccupante" de certains indicateurs, en dix ans, notamment en Outre-mer.

Il s'agit de la première photographie de la santé périnatale en France. Un rapport inédit de Santé publique France (160 pages) publié mardi 20 septembre, offre une description globale de l’état de la santé périnatale en France, compilant une série de données sur l’état de santé de la femme enceinte, du fœtus et du nouveau-né lors de la période allant de la grossesse au post-partum (le retour de couches), entre 2010 et 2019.

Les indicateurs présentés décrivent ainsi l’état de santé et les caractéristiques sociodémographiques des mères, les facteurs de risque, le suivi de la grossesse et les pratiques au cours de l’accouchement, l’état de santé de l’enfant à la naissance et l’allaitement.

Situation préoccupante

Si certains indicateurs témoignent d’un niveau élevé et stable de prise en charge en France, le rapport fait état de situations hétérogènes entre les territoires, avec une dégradation dans les départements et régions d'Outre-mer, a indiqué Anne Gallay, directrice des maladies non transmissibles et traumatismes à Santé publique France.

Premier constat : un taux de natalité en baisse dans toutes les régions de France, excepté en Guyane. Le nombre de naissances a diminué, passant de 841 000 en 2010 à 734 000 en 2019. Les principales raisons résident dans l'augmentation de l'âge maternel d’accouchement et dans la diminution de la fécondité chez les femmes les plus jeunes.

Pour la France entière, l’âge moyen à l’accouchement est ainsi passé de 29,4 ans en 2010 à 30,1 ans en 2019.

 

Tabagisme maternel, précarité, pathologies...

La précarité des mères semble parallèlement s’aggraver : le nombre d'accouchements couverts par l’Assurance maladie est en légère baisse (96,8% en 2010 contre 96,0% en 2019). Et l'on recense davantage de mères en situation irrégulière disposant de l’Aide médicale d’Etat (AME : 1,6% en 2010 ; 2,5% en 2019) ainsi que de mères sans abri (0,58% en 2015 en Île-de-France contre 2,28% en 2019).

Par ailleurs, si les femmes enceintes fument moins qu'il y a vingt ans, la France reste l’un des pays européens avec la plus forte prévalence de tabagisme maternel en Europe (16,2% des femmes fumaient au 3e trimestre en 2016). Certaines pathologies maternelles en cours de grossesse et en post-partum sont également en augmentation, notamment les troubles liés à l'hypertension (4,5% en 2010 contre 5% en 2019) et le diabète gestationnel (6,7% en 2010 contre 13,6% en 2019). Cette dernière hausse s'explique en partie par des changements dans les modalités de dépistage et par l’augmentation de la prévalence des facteurs de risque, comme l’obésité ou l’âge maternel plus élevé. Enfin, le taux de césarienne est stable depuis 2012 (autour de 20,2%).

Constats préoccupants

Autre constat majeur : les évolutions de la mortalité sont contrastées, "voire préoccupantes" à la fois pour la mère et l'enfant. Ainsi, le taux de mortalité maternelle n’a pas diminué significativement pour les périodes entre 2007 et 2009 (9,5 décès pour 100 000 naissances) et 2013-2015 (8,1 pour 100 000), date des dernières données disponibles. Quant à la mortalité néonatale (entre 0 et 27 jours de vie), elle a augmenté en métropole, passant de 1,6 décès pour 1 000 naissances en 2010 à 1,8 pour 1 000 naissances en 2019.

Des travaux sont en cours pour mieux comprendre les causes de cette mortalité, a relevé Nolwenn Régnault, responsable de l’unité périnatale de Santé publique France, sans entrer plus avant dans le détail pour l'heure. La situation peut en tout cas progresser, selon elle, de nombreux pays présentant de meilleurs résultats.

Une situation plus inquiétante en Guyane et à Mayotte

Dans les Départements et régions d'outre-mer enfin, le panorama est globalement encore plus défavorable : le taux de mortalité maternelle y est malheureusement 4 fois plus élevé qu’en métropole, le taux de mort-nés 1,5 fois plus élevé et le taux de mortalité néonatale 2 fois plus élevé. La Guyane et Mayotte sont sur ce plan les départements où la situation est la plus mauvaise.

Une situation inquiétante dans cette région du monde et des constats qui plaident en la faveur d’un renforcement de la prévention et de la promotion de la santé périnatale et un meilleur accès aux droits et aux soins, en particulier dans certains territoires d'Outre-mer, conclut le rapport.


Source : infirmiers.com