Infirmiers spécialisés en pratique avancée : un "traitement global" qui inquiète les IADE

Le doute. C’est ce qui taraude les infirmiers anesthésistes (IADE), à la suite du discours prononcé par le ministre de la Santé, François Braun, à l’occasion de ses vœux aux professionnels de santé. Dans le sillage des annonces d’Emmanuel Macron début janvier, il s’est engagé sur la reconnaissance en pratique avancée de l’exercice IADE, de nouveau recommandée par le dernier rapport de l’IGAS.

"Infirmiers spécialisés" : un terme qui inquiète

Pour autant, le syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) s’inquiète d’une dilution potentielle de la profession et de ses spécificités dans « un projet global de reconnaissance de la pratique avancée des "infirmiers spécialisés" » (IADE, infirmiers de bloc, puériculteurs), soit un terme générique qui recouvre 3 modes d’exercices très hétérogènes. Alors que les IADE remplissent déjà « tous les critères objectifs d’une pratique avancée libérant sécuritairement du temps médical » - une priorité pour le gouvernement dans un contexte de déserts médicaux qui s’étendent – « le ministère s’entête à complexifier le dossier et à vouloir régler cette problématique spécifique aux IADE en y intégrant les problématiques d’autres professions ». Alors même que les durées de formation, les pratiques cliniques et les responsabilités de chacune de ces spécialités divergent largement.

Le syndicat voit dans ce groupe artificiel « d’infirmiers spécialisés » un « frein » à la reconnaissance de l’exercice IADE en pratique avancée. « Chaque profession doit pouvoir progresser pour atteindre ses objectifs et nous sommes persuadés que ces autres professions infirmières accèderont, au rythme de la résolution de leurs problématiques spécifiques, aux critères d’une pratique avancée infirmière. » Il alerte sur la tentation de constituer un tel groupe dans un souci de traitement égalitaire pour chaque spécialité, qui ne reposerait sur aucune base. Le SNIA continuera « à porter une valence spécifique IADE au sein des auxiliaires médicaux de pratique avancée via une PPL Rist amendée en ce sens », qui défend notamment l’ouverture de l’accès direct à plusieurs professions paramédicales.