Constatant que sur son territoire « 82% de recrutements sont jugés difficiles » dans le secteur de la santé, la région Nouvelle-Aquitaine a mis en place un schéma régional spécifique aux formations sanitaires et sociales pour les années 2024-2028. « Les champs sanitaires et sociaux sont soumis à des tensions inédites » (vieillissement de la population, changement climatique, problématique de la précarité…), rappelle ainsi le document du Conseil régional. Parallèlement, les métiers du soin et du social sont donc contraints de se transformer, dans un contexte où les conditions de travail demeurent dégradées pour les professionnels du secteur. « Former les jeunes et les moins jeunes aux métiers sanitaires et sociaux implique de tenir compte de ces bouleversements comme de leur impact sur les personnes qui entrent en formation », en conclut la région.
Un schéma axé autour de 6 "ambitions"
En découle donc ce schéma régional, qui s’articule autour de 6 ambitions et 30 objectifs, élaboré après une concertation réunissant étudiants, employeurs, formateurs, collectivités et services de l’État :
- Former des professionnels pour le monde de demain : intégrer les évolutions sociétales, qui suppose d’encourager la pluridisciplinarité des formations et de les ouvrir à l’international, et d’encourager l’innovation
- Accroître l’attractivité des formations et des métiers du secteur sanitaire et social pour remplir les places de formation disponibles (avec le renforcement de la lisibilité de l’offre de formation et d’emploi, et de l’orientation des jeunes dès le collège et le lycée)
- Adapter l’offre de formation aux besoins et spécificités du territoire, avec comme objectifs identifiés le développement d’une prospective des besoins de compétences et de formation, notamment
- Favoriser la réussite des apprenants et lutter contre l'abandon pour augmenter le nombre de diplômés et réduire les abandons en cours d’étude, une ambition qui passera par une meilleure préparation des apprenants, la lutte contre leur précarité ou encore en offrant des conditions d’accueil et de stage satisfaisantes (évaluation des terrains de stage, lutte contre le harcèlement, valoriser et soutenir les tuteurs de stage…)
- Penser l’installation durable des futurs professionnels au sein des territoires en donnant des perspectives d’évolution de carrière et en favorisant « l’épanouissement professionnel des actifs » (amélioration du ratio soignants/soignés, valorisation des pratiques d’accueil et de prise de fonction…)
- Accompagner l’universitarisation des formations, à commencer par les formations paramédicales (en complétant le panel de cours en ligne pour les infirmiers), en favorisant l’expérimentation sur les passerelles (entre infirmiers et kinés, par exemple) ou en améliorant l’accès des étudiants aux services universitaires et du CROUS.
Plus spécifiquement pour les infirmiers, la région a identifié des besoins aussi bien en soins généraux que dans les spécialités (anesthésistes, de bloc et puériculteurs). « Le schéma qui suit a donc pour ambition de former de futurs professionnels compétents, heureux, ambitieux, ancrés, libres, collaboratifs et éminemment humains », fait valoir le document. Et de rappeler toutefois que, au-delà d’un meilleur environnement de formation, l’amélioration des conditions de travail des professionnels du sanitaire et du social demeure une condition essentielle à leur fidélisation.
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